La Banque centrale européenne met également fin aux taux d'intérêt négatifs et approuve l'IPT pour éviter la fragmentation financière de la zone euro

La BCE relève ses taux d'intérêt de 0,5 point de pourcentage pour la première fois en 11 ans

AFP/DANIEL ROLAND - Banque centrale européenne (BCE)

Décision historique de la Banque centrale européenne. À l'issue d'une réunion du Conseil des gouverneurs tenue jeudi, la BCE a décidé de relever les trois taux d'intérêt officiels de 50 points de base, ce qui constitue la première hausse en onze ans, et a approuvé l'instrument de protection des transmissions (IPT).

Cette mesure vise à freiner la hausse de l'inflation en Europe causée par la crise énergétique et l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a atteint le chiffre historique de 8,6 % dans la zone euro en juin dernier, selon les données d'Eurostat. Parallèlement, le resserrement monétaire agressif dans d'autres juridictions a été une autre raison pour l'institution de rompre sa feuille de route pour empêcher l'effondrement de l'euro.

"Nous avons discuté des avantages et des inconvénients, nous avons décidé qu'il était approprié de faire un pas supplémentaire pour s'éloigner des taux d'intérêt négatifs sur la base de plusieurs éléments qui ont changé par rapport à la réunion de juin", a annoncé la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs.

Lagarde a également défendu la mise en œuvre du TPI (Transmission Protection Instrument), un nouvel instrument qui vise à empêcher l'envolée des primes de risque de certains pays de la zone euro. L'IPT sera activé pour contrecarrer les dynamiques de marché indésirables ou désordonnées qui constituent une menace sérieuse pour la transmission de la politique monétaire dans l'ensemble de la zone euro.

Approuvé à l'unanimité par les 25 membres du Conseil, le MIT peut être activé dans des pays présentant " certaines circonstances " et lorsque le Conseil des gouverneurs décide qu'un pays peut en bénéficier, c'est-à-dire lorsqu'il remplit quatre critères : conformité avec le cadre budgétaire de l'UE, absence de déséquilibres macroéconomiques graves, viabilité budgétaire en vérifiant que la trajectoire de la dette publique est viable, et politiques macroéconomiques saines et durables.

La présidente de la BCE a également indiqué que les taux d'intérêt continueront à augmenter, mais que chaque décision sera prise au cas par cas. "Elle a également déclaré que les taux d'intérêt continueront à augmenter, mais que chaque mouvement sera décidé au cas par cas. Ainsi, bien que tout porte à croire que les taux d'intérêt continueront à augmenter à mesure que la crise énergétique se prolonge, on ne saura pas quelle sera cette augmentation avant le jour de la réunion du Conseil. 

La hausse de 50 points, qui ne s'est pas produite depuis 22 ans, a surpris les marchés qui s'attendaient à une hausse d'environ 25 points de base, ce qui rend difficile le désendettement des pays les plus vulnérables. En outre, une autre raison historique est que la zone euro abandonne officiellement les taux d'intérêt négatifs pour la première fois depuis 2014.

Cette nouvelle décision de la BCE accroît l'incertitude sur les marchés boursiers et parmi les citoyens européens, qui seront principalement touchés par l'augmentation du coût des prêts à taux variable et des prêts hypothécaires. C'est également le cas de la hausse de l'Euribor ce mercredi, qui a atteint 1,164 %, son plus haut niveau depuis juillet 2012.

En outre, la hausse des taux d'intérêt découragera la consommation, comme l'a également déclaré Mme Lagarde à propos du "ralentissement économique" que nous connaissons. En ce sens, il convient de rappeler que rien qu'en 2021, en Espagne, l'IPC a augmenté deux fois plus que les salaires, faisant perdre du pouvoir d'achat aux citoyens.

La situation, pour l'instant, tend à signifier que l'inflation va continuer à augmenter et que la BCE devra adopter davantage de mesures pour y remédier, notamment de nouvelles hausses des taux d'intérêt.