L'Arabie saoudite limite sa production de pétrole pour maintenir son leadership au sein de l'OPEP+

Drapeau saoudien, graphique boursier et miniature d'un vérin de pompe à pétrole - REUTERS/ DADO RUVIC
La baisse de la production des autres pays de l'OPEP+ est en grande partie due au non-respect des niveaux de production de barils de pétrole

Le pétrole a subi de fortes baisses qui ont mis l'Arabie saoudite, principal producteur de pétrole de l'OPEP+, dans une situation difficile où elle devra évaluer sa production de pétrole en échange du maintien de son leadership au sein de l'organisation, en raison des tarifs douaniers imposés par Donald Trump, qui ont été fixés à 10 % pour les 90 prochains jours. 

Le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman Al-Saud, arrive à une réunion de l'OPEP à Vienne, en Autriche - REUTERS/LEONHARD FOEGER

Alors que huit pays de l'OPEP+ ont annoncé leur décision d'augmenter leur production annuelle à partir du mois de mai, l'Arabie saoudite, ainsi que le Koweït, maintiendront leur politique de réduction de la production de pétrole. Toutefois, malgré les réductions, l'État saoudien représente toujours plus de 70 % de la production annuelle de barils. Actuellement, l'Arabie saoudite produit 2 des 3,15 millions de barils de pétrole par jour de l'OPEP+. 

L'Arabie saoudite a toujours été un fervent défenseur du maintien du prix du baril à 100 dollars, car vendre en dessous de ce seuil soulève de sérieuses questions sur le financement de grands projets nationaux tels que le plan Saudi Vision 2030. De même, le Fonds monétaire international (FMI) a réaffirmé que tant que le pétrole se maintiendra à des valeurs oscillant autour de 60 dollars le baril, le pays arabe devra diversifier ses revenus. 

Depuis Riyad, ils espèrent que l'application d'une politique qui nuit à leurs intérêts, car elle produit à son niveau le plus bas depuis 2011, poussera des pays comme l'Irak, le Kazakhstan et les Émirats arabes unis à respecter les objectifs de réduction de la production d'hydrocarbures. Un problème qui est aggravé par le prix actuel du pétrole. 

Logo de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) - REUTERS/LEONHARD FOEGER

Dans un rapport publié par le site web American Oil Price, l'auteur Alex Kimani a affirmé qu'une partie de la baisse de la production des autres pays de l'OPEP+ est due au non-respect des objectifs, et non à des réductions volontaires. 

En conséquence, Riyad se concentrerait sur l'industrie minière comme pilier fondamental pour pouvoir refinancer ses projets nationaux, sans négliger l'émission d'obligations souveraines, et en allant même jusqu'à reporter ses plans stratégiques dans le pire des cas, comme l'a souligné Irina Slav, collaboratrice d'Oil Price. Selon Irina Slav, si la situation ne s'inverse pas, le plan Saudi Vision2030 pourrait être reporté jusqu'en 2040, voire 2050. 

Vision 2030 - REUTERS/ZUHAIR AL-TRAIFI

Grâce à l'exploitation minière, l'Arabie saoudite prévoit de multiplier ses revenus, qui passeront de 17 milliards à 75 milliards au cours des dix prochaines années. Pour ce faire, le pays augmentera sa production de minéraux tels que l'or, le cuivre, la bauxite ou les phosphates, un élément essentiel pour l'agriculture durable.

Comme l'a confirmé le ministre saoudien de l'Industrie et des Ressources minérales, Bandar Alkhorayef, qui a indiqué que le pays avait augmenté sa capacité minière de 90 %, faisant passer son potentiel de 1,3 à 2,5 billions de dollars. Alkhorayef a indiqué que cette augmentation avait facilité la signature de neuf accords d'investissement d'une valeur de plus de 9,32 milliards de dollars.