Le Ever Given reprend la mer
Le porte-conteneurs panaméen Ever Given a repris la mer après avoir été bloqué depuis fin mars dans le canal de Suez. Ce grand navire de 400 mètres de long a levé l'ancre vers 11 h 20 heure locale (9 h 20 GMT), comme l'a confirmé l'agence de presse EFE.
Hier, le tribunal économique de la ville d'Ismaïlia a décidé de retirer l'ordre émis en avril dernier, qui retenait le navire et, après avoir conclu un accord avec la société japonaise Shoei Kisen, autorise l'Ever Given à naviguer librement. L'autorité du canal de Suez (SCA) a confirmé qu'elle avait conclu un accord avec la société japonaise.
Les détails de l'accord sont inconnus, au début la SCA a demandé une compensation de 600 millions et finalement abaissée à 550 millions, cependant, assure que la société qui possède le navire a seulement offert 150 millions. Selon la SCA, l'Égypte a perdu 12 à 15 millions de dollars (entre 9,8 millions et 12,5 millions d'euros environ) chaque jour où le canal était fermé. Au total, 422 navires, transportant 26 millions de tonnes de marchandises, ont été bloqués à cause de l'incident.
Le "Ever Given" s'est échoué pendant six jours intenses et a provoqué un effondrement du commerce international dans le monde entier. L'autorité du canal maintient que l'Égypte n'est pas en faute et que le navire porte l'entière responsabilité de ce qui s'est passé. Le chef de l'autorité du canal de Suez, l'amiral Osama Rabie, avait déjà annoncé que l'Ever Given ne serait pas autorisé à quitter le pays avant d'avoir reçu une compensation financière de la part du propriétaire.
Après la signature de l'accord, qui se fera en présence du chef de l'Autorité, l'amiral Osama Rabie, du représentant de la société propriétaire du navire et de "plusieurs ambassadeurs et partenaires internationaux", l'Ever Given mettra le cap sur Rotterdam, qui était sa destination finale lorsqu'il s'est échoué il y a trois mois dans le canal de Suez. Cette décision met un terme à un différend qui dure depuis des mois et qui a tenu en haleine les marchés internationaux pendant une semaine.
Le blocage du canal de Suez a conduit à la recherche de voies alternatives pour poursuivre le transit commercial des conteneurs et des marchandises. Certaines compagnies maritimes ont envisagé différents itinéraires, notamment celui qui contourne l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance. Toutefois, cette route, qui éviterait l'effondrement du canal de Suez, ajouterait au moins 10 jours à la navigation, selon la Chambre internationale de la marine marchande. Pour sa part, la Russie a avancé l'option de la route arctique, une proposition qu'elle a défendue comme étant la plus rapide, la moins chère, la plus sûre et la plus respectueuse de l'environnement pour le transport de marchandises, mais qui doit encore prouver sa fiabilité.