Le pays alaouite a conclu un accord commercial avec le gouvernement espagnol et, pendant le mois de Ramadan, il utilisera le gazoduc Maghreb-Europe pour importer cette ressource

Marruecos se prepara para importar gas natural licuado a través de España

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Le Maroc donne le feu vert pour importer du gaz via l'Espagne. Suite à la signature d'un accord en mars dernier, l'Espagne et le royaume alaouite vont commencer à coopérer dans le domaine de l'énergie. C'est pourquoi la nation nord-africaine va commencer à importer du gaz naturel liquéfié (GNL). Avec le début du Ramadan, il est prévu que le gaz commence à être transféré par le gazoduc Maghreb-Europe (GME).

Cet accord est sur la table depuis un certain temps déjà, les deux pays cherchant à poursuivre leurs relations. "L'Espagne a répondu favorablement à la demande de soutien du Maroc pour garantir sa sécurité énergétique. Le Maroc pourra ainsi, en toute transparence, acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux, le transformer dans une usine de regazéification en Espagne et l'acheminer vers son territoire via le gazoduc maghrébin", a commenté la ministre de la Transition énergétique du Royaume, Leila Benali.

REUTERS/PHIL NOBLE  -   La ministra de Energía de Marruecos, Leila Benali, durante la Conferencia de las Naciones Unidas sobre el Cambio Climático (COP26), en Glasgow, Escocia, Gran Bretaña, el 4 de noviembre de 2021

En outre, cela réactive le pipeline Maghreb-Europe à partir du Maroc. Rappelons que l'Algérie a définitivement fermé sa partie du pipeline après la rupture des relations avec le royaume alaouite le 31 octobre dernier. La nation nord-africaine a dû cesser de dépendre du gaz algérien, mais l'Espagne a pu continuer à en bénéficier grâce à l'expédition de cette ressource.

Cette nouvelle tournure des relations découle directement de la réponse de l'Espagne après avoir officiellement reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental. Cela met fin à une période de crise diplomatique entre les deux pays, après 47 ans pendant lesquels l'Espagne n'a jamais, jusqu'à présent, pris position sur la question. Pedro Sánchez, le président du gouvernement espagnol, a pris acte de la proposition du Royaume et l'a qualifiée de "base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour résoudre le différend".

Le changement de position donne lieu à une amélioration des relations, c'est pourquoi le gouvernement espagnol a déjà annoncé la visite de Sánchez au Maroc pour y rencontrer le roi Mohamed VI. Sánchez a également reconnu que "les efforts du Maroc pour s'appuyer sur le cadre des Nations unies afin de rechercher une solution acceptable sur le territoire".

PHOTO/PALACIO REAL DE MARRUECOS  -   otografía de archivo, Pedro Sánchez, es recibido por el rey de Marruecos, Mohamed VI, antes de su almuerzo en el Palacio Real de Rabat, Marruecos, el lunes 19 de noviembre de 2018

À cette situation s'ajoutent les conséquences de l'invasion russe en Ukraine. Le blocus international et les différentes mesures prises pour arrêter Vladimir Poutine entraînent une hausse du prix des hydrocarbures. La Russie est l'une des puissances mondiales en matière d'exportation de gaz et de pétrole. Elle réagit donc par une augmentation des prix qui met en péril les ressources de base des pays.

De nombreuses nations ont déjà annoncé qu'elles cesseraient de dépendre des hydrocarbures russes et qu'elles devaient donc trouver une solution pour alimenter les foyers sur leur territoire. L'Espagne joue un rôle important en commençant à recevoir du GNL du Maroc afin de se sevrer de sa dépendance vis-à-vis de la Russie et de réduire les prix de l'énergie, qui n'ont jamais été aussi élevés.
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Ce changement de position de l'Espagne a contrarié l'Algérie, qui est en conflit diplomatique avec le royaume alaouite. Malgré cela, le gouvernement espagnol a confirmé à de nombreuses reprises que les relations avec l'Algérie sont bonnes. "L'Algérie est un partenaire fiable pour l'Espagne", a confirmé la vice-présidente espagnole Teresa Ribera après avoir été interrogée sur le fait de savoir si ce partenariat avec le pays alaouite aura une incidence sur une éventuelle hausse du prix du gaz algérien.

Le Maroc, grâce à cet accord, en bénéficiera à tous égards. Le GNL permettra au Royaume de réduire les émissions de carbone dans l'atmosphère et de remplir ainsi sa stratégie écologique pour poursuivre la transition énergétique. Le gouvernement marocain assure que ce secteur sera décisif pour l'économie nationale, et plusieurs plans ont déjà été annoncés. Le Ministère de l'Industrie et du Commerce, en collaboration avec le Département de la Transition Energétique et du Développement Durable et l'ONHYM - Office National des Hydrocarbures et des Mines du Maroc - étudient et développent des projets de construction de nouvelles infrastructures de réception et de stockage du gaz naturel liquéfié.