La Libye attend l'approbation de l'ONU pour réactiver son fonds souverain
Le directeur général du Fonds national libyen, Ali Mahmoud Mohamed, a exprimé son espoir que les Nations unies approuvent avant la fin de l'année la gestion active de ses richesses pour la première fois depuis plus d'une décennie.
Selon Reuters, Mohamed a déclaré samedi 3 août que l'institution est convaincue que le Conseil de sécurité des Nations unies approuvera son plan d'investissement présenté en mars avant la fin de l'année, ce qui constituerait une approbation historique.
Comme le rapporte Al Arab, l'Autorité libyenne d'investissement (LIA), créée par le gouvernement libyen en 2006 pour gérer 70 milliards de dollars provenant de la richesse pétrolière du pays, est soumise à un gel des actifs imposé par l'ONU depuis le soulèvement de 2011 qui a renversé Mouammar Kadhafi.
Ce gel signifie que le fonds, le plus grand fonds souverain d'Afrique, doit d'abord obtenir l'approbation du Conseil de sécurité des Nations unies pour effectuer de nouveaux investissements ou transférer des liquidités des comptes sur lesquels il subit des pertes. Mohamed a expliqué que la première partie du plan en quatre étapes de l'institution est simple : réinvestir l'argent accumulé pendant les années de gel des avoirs, comme les paiements d'obligations.
Auparavant, l'institution avait essayé de gérer activement ses ressources, mais les années d'instabilité qui ont suivi le renversement de Kadhafi ont donné lieu à des conflits au sujet de la direction du fonds, différentes factions soutenant différents dirigeants.
En 2023, le fonds souverain libyen a lancé une campagne d'arbitrage international contre la Belgique, cherchant à lever le gel des fonds libyens. L'affaire a été introduite par le prince Laurent, frère du roi Philippe, contre les autorités de Tripoli, réclamant 67 millions d'euros de compensation pour la rupture d'un contrat signé en 2008 avec le ministère libyen de l'agriculture pour reboiser des milliers d'hectares de désert, un projet qui n'a pas été mené à bien en raison du conflit armé de 2011 qui a renversé le régime de Kadhafi.
La LIA allègue que la Belgique commet "un abus de pouvoir et de procédure en violation du droit international, y compris le traité bilatéral d'investissement entre la Belgique et la Libye". La demande d'arbitrage fait état de retards dans les audiences judiciaires et du refus des autorités belges de donner accès aux documents d'enquête.
Ces dernières années, la LIA a cherché à échapper au gel de ses actifs. En 2020, un tribunal britannique a jugé que l'actuel directeur général était apte à exercer ses fonctions. La même année, la LIA a indiqué qu'une étude de Deloitte avait montré que le gel des actifs lui avait fait perdre environ 4,1 milliards de dollars en retours d'investissement potentiels. Mohamed a déclaré que "la transparence s'est améliorée depuis lors", l'institution ayant publié des états financiers audités en 2021 couvrant l'année 2019. L'institution prévoit de publier les données de 2020 dans les prochains mois et de fournir ces rapports annuellement à partir de l'année prochaine.
En outre, l'année dernière, à la suite d'une réunion avec l'Autorité libyenne d'investissement, les membres de la commission ont noté "des progrès significatifs dans la mise en œuvre de la stratégie de transformation de la LIA" et ont souligné "l'importance de veiller à ce que les actifs gelés soient alloués au profit du peuple libyen."
Mohamed a également indiqué que l'institution avait l'intention de demander l'approbation de deux plans d'investissement supplémentaires cette année, l'un lié au portefeuille d'actions et l'autre au plan d'investissement local.
La société vise des investissements locaux dans l'énergie solaire et l'augmentation des exportations de pétrole. La Libye est l'un des plus grands exportateurs de pétrole d'Afrique, avec une production d'environ 1,2 million de barils par jour.
Mohamed a déclaré que la fondation poursuivrait ses efforts même si l'ONU n'approuvait pas ses propositions d'investissement.
En ce qui concerne l'évaluation et les actifs de l'institution, dans le classement 2020 de Global SWF, un fournisseur de données sur les fonds souverains, la Libyan Investment Authority s'est classée 98e sur 100 en matière de durabilité et de gouvernance, et cette année, elle est passée à la 51e place.
L'institution possède des actifs estimés à environ 70 milliards de dollars, dont 29 milliards de dollars en biens immobiliers dans le monde entier, 23 milliards de dollars en dépôts d'investissement en Europe et à Bahreïn, et 8 milliards de dollars en actions réparties entre plus de 300 entreprises mondiales. Elle détient également environ 2 milliards de dollars d'obligations en circulation.
En bref, l'Autorité libyenne d'investissement se trouve à un tournant décisif, car elle attend l'approbation des Nations unies pour gérer ses actifs après des années de gel. Avec une stratégie claire et des objectifs ambitieux, la LIA cherche à transformer et à revitaliser l'économie libyenne, en espérant que la communauté internationale soutiendra son chemin vers un avenir plus prospère et plus stable pour le pays.