L'OCDE souligne le rôle de l'agriculture et des exportations dans la reprise au Maroc
Selon un rapport présenté par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), "Perspectives économiques de l'OCDE", publié en juin, l'économie marocaine connaîtra une croissance de plus de 3 % en 2023 et 2024, principalement en raison de la stabilisation de l'économie mondiale et de l'augmentation de la demande de biens et de services étrangers.
Le Maroc est fortement dépendant des importations d'énergie et de denrées alimentaires, et son économie a donc été affectée par la hausse mondiale des prix résultant du conflit ukrainien. Il a été en mesure de contrer ce ralentissement grâce à l'augmentation des exportations de produits agricoles vers ses partenaires commerciaux européens et à l'essor du secteur automobile. Bien que les précipitations soient faibles et restent à des niveaux critiques, les précipitations pendant la saison hivernale ont été plus importantes que les années précédentes, ce qui a permis à la production agricole de se redresser.
En ce qui concerne les politiques fiscales et monétaires, le rapport indique que "la banque centrale a relevé son taux directeur à plusieurs reprises, de 1,5 % en septembre 2022 à 3 % en mars 2023, avec une nouvelle augmentation de 50 points de base prévue au cours de l'année. Cela a également contribué à stabiliser le dirham marocain, qui s'est déprécié par rapport à l'euro en 2022, mais a commencé à se redresser depuis janvier. Le budget 2023, présenté en octobre 2022, prévoit un assainissement budgétaire progressif en augmentant les recettes et en réduisant les pressions sur les dépenses liées aux subventions alimentaires et énergétiques en raison de la baisse des prix, soutenues par la forte performance récente des recettes."
Le taux de chômage a baissé de 11,8 %. Le secteur des services devrait également se redresser avec le retour à la normale des activités touristiques après la débâcle de la pandémie. La consommation privée a augmenté de 1 % depuis 2022 et devrait se stabiliser d'ici 2024.
L'OCDE recommande un dosage équilibré des politiques, en consolidant les mesures fiscales graduelles pour soutenir l'économie, tout en soutenant les ménages vulnérables qui pourraient être affectés par les sécheresses. Elle recommande également à la Banque centrale de relever ses taux pour atténuer la hausse possible de l'inflation et de mettre en œuvre des réformes structurelles, la priorité étant de stimuler l'investissement privé, de soutenir l'emploi des femmes et de mieux se préparer aux risques climatiques à venir.
La reprise de l'économie marocaine est due à l'amélioration des conditions économiques mondiales et à l'augmentation de la production agricole grâce à une pluviométrie plus élevée. Toutefois, le pays est confronté à des défis tels que l'inflation et la dépendance énergétique et alimentaire. L'OCDE indique que pour maintenir et améliorer son potentiel de croissance, le Maroc devra mettre en œuvre des réformes dans les domaines de l'éducation, du marché du travail, de l'économie numérique et de la sécurité sociale.