Le Maroc approuve des hausses de salaires et des réductions de l'impôt sur le revenu dans les secteurs public et privé
Le gouvernement marocain a approuvé des augmentations de salaires dans les secteurs public et privé après avoir conclu un accord avec les syndicats et le patronat pour augmenter les salaires des employés de près de 100 dollars par mois et revoir à la baisse l'impôt sur le revenu en échange d'une réforme des retraites, d'une loi sur la grève et d'une révision de la législation du travail.
Le gouvernement marocain dirigé par Aziz Akhannouch, les principales confédérations syndicales, la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (CMEDR) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont paraphé cet accord final d'augmentation des salaires et de révision de l'impôt sur le revenu, en échange d'une réforme des retraites, d'une loi sur la grève et d'une révision de la législation du travail.
Cette décision représente une détente sociale importante face aux tensions générées par les revendications des différents secteurs du travail, comme l'éducation, qui demandaient des améliorations de leurs salaires et de leurs conditions de travail. Elle fait suite aux cycles de dialogue social qui se sont tenus en avril.
Cette nouvelle amélioration de la situation est liée à l'augmentation des salaires, à la réduction de l'impôt sur le revenu (qui se traduit par une diminution de la charge fiscale pour les travailleurs qui doivent payer moins d'impôts) et à l'augmentation du salaire minimum, qui fait également partie de cet accord.
Le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a expliqué cette augmentation salariale de 1 000 dirhams, soit près de 100 dollars nets par mois, qui est divisée en deux tranches, l'une en juillet prochain et la seconde en juillet 2025, et a également noté que "l'accord prévoit une réduction de l'impôt sur le revenu pour les employés et les salariés avec un impact mensuel allant jusqu'à 400 dirhams (39,48 dollars) pour les groupes à revenus moyens, et une augmentation du salaire minimum garanti de 10 % supplémentaires dans ce cycle".
"Dans le cadre du nouveau cycle de dialogue social, le gouvernement a pu prendre un certain nombre de mesures pour améliorer les revenus des employés du secteur privé et des employés du secteur public", a expliqué Aziz Akhannouch, comme l'a rapporté le média Al-Arab.
Cet accord, selon un communiqué officiel du gouvernement marocain, est "le fruit des efforts déployés par toutes les parties, à travers les propositions et approches présentées pour parvenir à des solutions acceptables aux dossiers revendicatifs en vue d'améliorer les conditions des travailleurs et de préserver la compétitivité des entreprises nationales et leurs obligations sociales, ainsi que la poursuite de la mise en œuvre des engagements contenus dans l'accord du 30 avril 2022, qui a jeté les bases du dialogue social".
Détails de l'accord
L'augmentation salariale mise en œuvre est de près de 100 dollars nets par mois.
Les négociateurs ont convenu d'approuver une augmentation de 10 % du salaire minimum dans les activités non agricoles du secteur privé.
Il a également été convenu de réviser le système de l'impôt sur le revenu à partir du 1er janvier prochain, pour les salariés, en adoptant des mesures spéciales visant à améliorer les revenus de la classe moyenne, tout en maintenant la situation actuelle pour les professionnels.
La tranche d'exonération de l'impôt sur le revenu sera portée de 3 000 à 4 000 dollars, et le reste du barème de l'impôt sur le revenu sera révisé pour étendre la réduction de taux appliquée aux revenus de la classe moyenne, leur permettant de bénéficier de la réduction des taux d'imposition d'environ 50 %, tout en réduisant le taux d'imposition le plus élevé de 38 % à 37 %.
Il a été décidé d'augmenter le montant de la déduction du montant de l'impôt annuel de la charge familiale prélevée par l'assujetti pour chaque personne à charge de 36 dollars à 50 dollars par mois.
Il a également été convenu de réformer les pensions en créant un système sous la forme de deux secteurs, public et privé, dont les détails seront convenus, en vue de parvenir à une vision unifiée et de la présenter au cycle de dialogue social en septembre prochain, pour être présentée au Parlement en octobre, comme l'a rapporté le média Al-Arab.
En outre, l'élaboration de la loi réglementant la grève a été approuvée et il a été convenu de réviser progressivement certaines dispositions du droit du travail, dans le but de trouver un équilibre entre la productivité des entreprises et le maintien de leur compétitivité et la lutte pour l'emploi stable et la promotion de l'investissement.
Le gouvernement marocain et les employeurs du pays nord-africain ont accueilli favorablement les augmentations de salaires et les réductions d'impôts liées à une amélioration de la législation sur les retraites, du droit du travail et du droit de grève.
Ces mesures font suite aux récentes pressions exercées par les syndicats sur l'option des grèves, qui seront finalement régies par une nouvelle législation.
En outre, le gouvernement tente également de réformer le système de retraite au Maroc, après que plusieurs études et analyses ont été réalisées sur la question.
Les syndicats ne sont pas seulement préoccupés par la loi sur la grève et la retraite, ils sont également confrontés à une demande que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui représente les intérêts des employeurs, a toujours considérée comme une priorité parmi ses attentes, à savoir la réforme du droit du travail, car ils ont l'intention de rendre la loi plus flexible, permettant des licenciements en cas de difficultés économiques.
La flexibilité est comprise comme une tentative des employeurs de disposer d'une marge de manœuvre pour réduire le nombre d'employés lorsque leurs entreprises sont confrontées à des difficultés, de sorte que lorsque l'employeur se trouve dans un problème lié à l'entreprise, il se voit garantir des moyens de financement, le chômage ou l'activité partielle pendant la période de crise et le retour qui s'ensuit.
Cependant, les syndicats craignent que la réforme du droit du travail ne renforce la vulnérabilité des travailleurs du secteur privé, dans un contexte caractérisé par un taux de chômage élevé de 13 % l'année dernière et par la prévalence du travail officiellement non déclaré et du travail non rémunéré.