Vers un nouveau paradigme pour les relations économiques entre le Maroc et la France

- Réunion d'affaires
- De nouveaux contours
- La coopération économique abordée par les ministres des finances
La rencontre d'affaires entre le Maroc et la France a donné lieu à des entretiens bilatéraux et des panels sur des thèmes aussi pertinents que l'énergie, l'industrie, les talents, le numérique, la souveraineté sanitaire et l'agroalimentaire.
Organisé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le MEDEF, le forum a réuni plus de 500 entrepreneurs marocains et français. Il s'est déroulé en présence de la ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah, du ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, Bruno Le Mair, du président de la CGEM, Chakib Alj, et du président du MEDEF, Patrick Martin, ainsi que d'éminents hommes d'affaires tels que le PDG de Renault Maroc, Mohammed Bachiri.

La ministre marocaine de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah, a déclaré lors de son discours que "depuis le Maroc, et seulement depuis le Maroc, il est possible de bénéficier d'un cadre juridique et fiscal attractif, d'infrastructures répondant aux plus hauts standards internationaux, et de s'appuyer sur un écosystème de services financiers offrant une gamme complète de services".
Mme. Fettah a déclaré que "le Maroc connaît une période de progrès économique et social significatif grâce aux réformes importantes que Sa Majesté a initiées. Ces réformes nous permettent d'envisager l'avenir de notre nation avec sérénité".

Réunion d'affaires
Le Président du MEDEF, Patrick Martin, a rappelé que "dans un monde marqué par des tensions croissantes, nous avons besoin de nouer des partenariats forts, de pouvoir compter sur des alliés qui partagent les mêmes ambitions : celles de relever les défis de la transition écologique et d'assurer une prospérité partagée".
Martin a rappelé que "le Maroc et la France peuvent compter sur des liens forts, fruits d'une histoire commune mais aussi de partenariats entre leurs secteurs privés. Il nous appartient de renforcer encore ces liens. Une mission à laquelle nos entreprises contribuent directement".

Il a reconnu que "le Royaume du Maroc est en effet un pays que j'admire pour sa profonde transformation dans le respect de ses traditions, pour les projets qu'il a su mener, pour sa force et sa détermination, je dirais même pour sa vision".
De son côté, le président de la CGEM, Chakib Alj, a énuméré les secteurs de coopération "défense, énergie, automobile, infrastructures, agriculture... les opportunités ne manquent pas pour que nos entreprises travaillent ensemble et renforcent les liens économiques entre nos deux pays".

Une relation qui représente un "changement de paradigme qui doit aussi tenir compte d'un ordre économique mondial en perpétuelle transformation, qui a provoqué des chocs qui nous obligent tous à nous réinventer et à réduire nos dépendances, de manière agile".
Le chef d'entreprise marocain a souligné que "le Maroc s'est engagé sur la voie d'un développement serein et ambitieux sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. La France doit être au premier rang des pays partenaires de ce développement" et un exemple de la nouvelle relation est démontré par cette rencontre avec laquelle "nous voulons de nouvelles bases pour la relation économique entre le Maroc et la France. Nous sommes convaincus que nous devons trouver un nouvel équilibre mutuellement bénéfique", a-t-il déclaré.

De nouveaux contours
Le PDG du Groupe Renault Maroc, Mohammed Bachiri, a indiqué que les opérateurs marocains et français doivent travailler ensemble pour mettre en place de nouveaux schémas de colocalisation et d'intégration industrielle qui allient proximité, sécurité et compétitivité.
Lors de cette rencontre, le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, Mohamed Benchaaboun, a estimé que le nouveau paradigme doit reposer sur une relation solide qui, en adoptant une vision à long terme et en s'appuyant sur la riche histoire commune des deux pays, s'inscrit pleinement dans les ambitions et les objectifs que le Maroc s'est fixés sous la conduite éclairée du roi Mohammed VI.
L'ancien ambassadeur du Maroc à Paris a souligné que le partenariat entre le Maroc et la France a vocation à dépasser le cadre strict des relations bilatérales pour s'inscrire dans une perspective reliant deux continents, le Maroc se positionnant comme une plateforme et un axe entre l'Europe et l'Afrique, ajoutant que Rabat et Paris peuvent "ensemble concrétiser ce projet dans l'intérêt de nos deux pays".
Pour sa part, Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril, a appelé à la complémentarité entre les acteurs français et marocains pour accélérer la mise en œuvre des initiatives en cours, insistant sur la nécessité de soutenir les agriculteurs et de les intégrer dans la chaîne de valeur mondiale des acteurs agro-industriels.
Pour sa part, Ross Mcinnes, PDG de Safran, a déclaré préférer la notion de "made with" à celle de "made in", afin d'encourager une plus grande complémentarité et une meilleure intégration des chaînes de valeur.
Il est temps de passer à un nouveau chapitre, celui du "growing with", pour grandir ensemble, a-t-il déclaré, soulignant l'importance de la formation et de la recherche et du développement, en particulier dans le domaine des chaînes d'approvisionnement.

La coopération économique abordée par les ministres des finances
La ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, et le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, se sont réunis, vendredi à Rabat, sur le renforcement de la coopération économique entre le Maroc et la France.
Cette rencontre a été l'occasion pour les deux ministres de discuter de la dynamique économique au Maroc et en France, ainsi que du développement des relations de coopération et de partenariat entre les deux pays.
Mme. Fettah a mis en exergue les relations d'amitié et de coopération entre les deux pays, soulignant l'importance pour le Maroc et la France de prendre en compte les défis géopolitiques, sociaux et sociétaux auxquels ils sont confrontés.

"Les liens d'amitié et les relations économiques fortes entre les deux pays pourraient servir de modèle à la coopération entre les deux rives de la Méditerranée", a-t-elle déclaré, soulignant l'importance d'accorder une plus grande attention à la question de la souveraineté énergétique, qui implique la fourniture d'une énergie propre et durable tant pour la population que pour le secteur industriel.
La ministre a également rappelé que des efforts importants ont été réalisés pour apporter des réponses adéquates aux problèmes universels qui touchent la population mondiale, notamment en Europe et en Afrique.
Pour sa part, M. Le Maire a évoqué les perspectives du partenariat économique entre la France et le Maroc, ainsi que la coopération des deux pays avec l'Europe et l'Afrique.