Le Maroc bat des records et renforce la compétitivité de son secteur de la pêche
Dans le cadre du Salon international Halieutis, qui s'est tenu à Agadir du 5 au 9 février 2025, les interventions de la secrétaire d'État chargée de la pêche maritime, Zakia Driouch, et des acteurs et professionnels du secteur de la pêche au Maroc et à l'étranger ont révélé les chiffres enregistrés par ce secteur. sector.
En outre, le salon a été l'occasion d'évaluer la mise en œuvre de la stratégie Halieutis, lancée en 2009 par le roi Mohammed VI dans le but de développer le secteur de la pêche maritime, en améliorant son rendement et son employabilité.
Le secteur de la pêche marocain en chiffres
La production nationale a atteint 1,42 million de tonnes en 2024, générant 16,3 milliards de dirhams, grâce à une gestion rigoureuse des réserves et à l'élaboration de 30 plans de gestion des pêches dans les principales zones de pêche. Cela a permis de garantir une exploitation durable des ressources et de maintenir des niveaux de production optimaux.
La pêche artisanale contribue à hauteur de 8 % des captures totales, avec la pêche côtière et industrielle, pour une production adaptée aux besoins des marchés locaux et internationaux.
Avec 518 unités de valorisation à terre et 311 unités de congélation en mer, le Maroc est un acteur important dans l'industrie de la transformation des produits de la mer. Ses infrastructures modernes permettent de traiter près de 60 % des captures de la pêche côtière, produisant une gamme variée de produits conservés, semi-conservés, de conditionnement de produits frais, de congélation, d'huiles, de salaisons et de farines de poisson.
Ces produits sont destinés à 138 marchés internationaux, ce qui renforce la position du Maroc en tant que leader régional. En outre, l'industrie de transformation crée des emplois et contribue de manière significative à la valeur ajoutée du secteur de la pêche.
En 2023, les exportations de produits de la mer ont battu un record et ont atteint 31 milliards de dirhams, ce qui représente 37 % des exportations agroalimentaires et consolide la compétitivité des produits marocains sur le marché mondial. Les principaux produits exportés comprennent les conserves de sardines, les poissons, les mollusques, les crustacés congelés...
Quant aux investissements privés dans le secteur de la valorisation et de la transformation à terre des produits de la mer, ils ont connu une forte dynamique en 2023, atteignant plus de 930 millions de dirhams, avec une croissance annuelle de 26 %. La mobilisation des infrastructures, l'intégration des technologies de pointe dans les unités de transformation et le soutien aux projets innovants ont été les facteurs de cette impulsion.
En ce qui concerne les emplois directs au niveau social, le secteur continue de jouer un rôle crucial : en 2023, il a généré plus de 260 000 emplois directs, dont 131 082 marins travaillant sur des bateaux de pêche.
Le nombre d'employés à terre, dans les industries de transformation des produits de la mer, a atteint 125 583 travailleurs, tandis que dans l'aquaculture marine, le secteur a créé 1 338 emplois. Au total, plus de 650 000 emplois indirects font vivre trois à quatre millions d'habitants dans les régions côtières.
La pêche artisanale, pratiquée par 16 993 bateaux et à caractère social, génère environ 60 000 emplois directs en mer et a contribué en 2023 à hauteur de 24 % à la valeur de la production nationale de la pêche.
La stratégie Halieutis
Lancée en 2009, la stratégie Halieutis constitue le cadre de développement du secteur de la pêche marocain et s'articule autour de trois axes principaux : la durabilité des ressources, la performance des filières et la compétitivité sur les marchés internationaux.
En ce qui concerne les principales mesures de la stratégie de développement du secteur de la pêche maritime, un budget global de 8,35 milliards de dirhams a été investi pour financer l'ensemble des projets inscrits dans le cadre de la stratégie. Sur ce montant, 1,55 milliard de dirhams ont été alloués sous forme de subventions et d'aides.
Parmi les principaux programmes mis en place, on peut citer celui visant à renforcer les capacités des acteurs du secteur de la pêche, par le biais de :
- Initiatives visant à améliorer les conditions sociales et professionnelles, en garantissant la sécurité en mer par la couverture sociale et la couverture familiale.
- Renforcement du dispositif de sauvetage, en aidant plus de 78 coopératives par un soutien technique et financier aux projets innovants et en améliorant la qualité de la formation maritime.
La stratégie a également renforcé la recherche scientifique en tant que pilier fondamental du développement du secteur de la pêche marocain, avec un budget de 1,5 milliard de dirhams destiné à assurer la durabilité, la protection et la valorisation des ressources halieutiques.
La promotion de l'aquaculture marine au Maroc vise à renforcer la sécurité alimentaire, à créer des emplois et à soutenir le développement économique du secteur national de la pêche.
Parmi les avancées de la stratégie Halieutis, on peut citer les huit plans d'aménagement régionaux élaborés, qui couvrent plus de 2 400 kilomètres de côtes (plus de 70 % du littoral national) et sont particulièrement situés dans les régions de Dakhla-Oued Eddahab ; Laayoune-Sakia El Hamra ; Guelmim-Oued Nun ; Sus-Masa ; Marrakech-Safí ; Casablanca-Settat ; Tanger-Tétouan-Al Hoceima et la région orientale.
Cette planification a permis d'identifier plus de 24 000 hectares de zones adaptées pour accueillir des projets d'investissement dans l'aquaculture marine diversifiée, qui reposent sur trois secteurs principaux : la pisciculture, la conchyliculture et l'algoculture.
En 2024, ce secteur a enregistré une production de 3 600 tonnes, avec un chiffre d'affaires de 310 millions de dirhams. Le Maroc a activé le développement de 450 projets aquacoles, dont 123 à caractère social en faveur des jeunes entrepreneurs et des coopératives de pêche artisanale maritime, ce qui permettra d'atteindre une production annuelle de 390 000 tonnes, générant 6 300 emplois.
La région de Dakhla, Sidi Ifni et Nador fait partie des zones les plus importantes pour les projets aquacoles, la durabilité et l'autosuffisance alimentaire.
Dynamiser le marché local
En ce qui concerne la force du secteur, différentes infrastructures ont été construites pour la commercialisation et le débarquement, conformément aux normes internationales, dans le but de valoriser les captures de pêche. Tout cela dans le but de permettre aux citoyens un meilleur accès aux ressources halieutiques nationales à haute valeur nutritive, en renforçant le réseau de marchés de gros de poissons, ainsi que les marchés de proximité.
L'objectif est de promouvoir le développement de réseaux spécialisés de distribution de produits de la mer qui permettent de couvrir les zones éloignées des côtes. La mise en place de 14 marchés de poissons de nouvelle génération, de 10 marchés de gros et de 48 sites de débarquement pour la pêche artisanale entre les villages de pêcheurs et les points de débarquement, entre autres infrastructures modernes, va garantir la qualité et la fraîcheur des produits.
Dans ce contexte, le ministère de la Pêche a lancé diverses campagnes de sensibilisation et de promotion pour encourager la consommation locale de produits de la mer et contribuer à une alimentation saine et équilibrée pour les populations. Des programmes de numérisation des ventes, d'équipement et de matériel de manutention, ainsi que de construction de chambres froides et d'usines de glace ont été mis en place.