La recherche et l'innovation : moteurs du développement du secteur de la pêche en Afrique

- Renforcer la coopération Sud-Sud
- Maroc et Russie : un partenariat toujours plus fort
- La recherche, clé de la durabilité des ressources halieutiques
- L'innovation : un levier stratégique
- La France invitée d'honneur d'Halieutis
Le Salon Halieutis qui se tient ces jours-ci à Agadir représente l'engagement du Maroc en faveur de la recherche et de l'innovation en tant que moteur du développement durable du secteur de la pêche, non seulement au Maroc, mais dans tout le continent, selon la secrétaire d'État chargée de la pêche maritime, Zakia Driouch.
Cette volonté s'inscrit dans le cadre de la stratégie Halieutis qui, depuis son lancement en 2009, a permis de réaliser des progrès significatifs en matière de modernisation et de durabilité des activités liées à la pêche et à l'aquaculture.
Driouch a particulièrement insisté sur la volonté du Maroc de soutenir le développement durable de la pêche et de l'aquaculture, la conservation des ressources halieutiques et la protection des écosystèmes marins. Elle a souligné son engagement à développer une économie bleue inclusive en Afrique, à travers l'échange d'expériences scientifiques et techniques entre les experts du continent.

Renforcer la coopération Sud-Sud
Le Maroc déploie diverses initiatives pour consolider son rôle de leader régional dans le secteur de la pêche et promouvoir une coopération mutuellement bénéfique avec les pays africains.
Dans le cadre du Salon Halieutis, dont la septième édition se tient jusqu'au 9 février à Agadir, une série de rencontres bilatérales ont eu lieu entre Zakia Driouch et ses homologues africains : Sidi Tiémoko Touré, ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques ; Ahmed Hassan Adan, ministre somalien des Ressources halieutiques et de l'Économie bleue ; et Syrielle Zora Kassa, ministre gabonais de la Pêche et de la Mer.
Lors de ces rencontres, qui visent à renforcer les relations de coopération entre le Maroc et ses partenaires africains dans les domaines de la pêche maritime et de l'aquaculture, les ministres africains ont salué l'expertise du Maroc dans le domaine de la pêche maritime et ont exprimé leur volonté de renforcer les partenariats avec le Royaume.
Les rencontres visent à identifier les actions et initiatives qui pourraient être mises en œuvre dans un futur proche, afin de dynamiser le secteur et de contribuer au développement socio-économique du continent. Le renforcement de la coopération Sud-Sud en matière de pêche entre le Maroc, la Côte d'Ivoire, le Gabon et la Somalie a été l'un des points les plus importants de la discussion.
Le Maroc a également souligné l'importance de développer la coopération en matière de pêche avec le Sultanat d'Oman dans des domaines tels que la formation maritime, le sauvetage, le contrôle des activités de pêche et la commercialisation des produits de la mer.
De même, lors de sa rencontre avec Fernando Andresen Guimaraes, directeur de la gouvernance internationale des océans et de la pêche durable à la Commission européenne, M. Driouch a insisté sur le développement de la coopération en matière de pêche entre le Maroc et l'Union européenne.

Maroc et Russie : un partenariat toujours plus fort
La secrétaire d'État Zakia Driouch a également rencontré le président de l'Agence fédérale russe de la pêche, Ilya Shestakov. Les deux parties se sont félicitées de l'ancienneté des relations entre le Maroc et la Russie dans le domaine de la pêche, qui remontent aux années 1960, soulignant l'importance des accords successifs signés depuis 1992, qui ont permis une collaboration fructueuse et mutuellement bénéfique.
Lors de cette rencontre, les deux parties ont discuté de nouveaux accords de pêche entre les deux pays, à même de servir les intérêts des deux nations, d'une part, et la préservation des ressources halieutiques, d'autre part.
Le partenariat maroco-russe vise à renforcer les relations bilatérales entre les deux pays en général, et la coopération scientifique et technique dans le secteur de la pêche en particulier, comme la formation professionnelle des marins marocains, ainsi que l'optimisation des quotas de pêche et des compensations financières.

La recherche, clé de la durabilité des ressources halieutiques
Zakia Driouch a soutenu que « la recherche scientifique représente le pilier de la stratégie nationale de développement du secteur de la pêche » et a souligné que « avec un investissement global de 1,55 milliard de dirhams, le Maroc a renforcé ses capacités scientifiques et techniques pour mieux comprendre les dynamiques marines et anticiper les défis environnementaux, mais cela reste insuffisant pour répondre aux défis auxquels le secteur est confronté ».
A cet égard, le ministre délégué a expliqué les mesures prises par le ministère pour renforcer les infrastructures dans le domaine de la recherche :
- L'acquisition du navire océanographique Al Hassan Marrakchi pour un montant de 462 millions de dirhams.
- La mise en service de la vedette Al Bahit (19 millions de dirhams) et du navire côtier Ibn Sina 2 (34 millions de dirhams) permet d'approfondir l'analyse des écosystèmes marins et de mieux évaluer les stocks halieutiques.
- Le développement de centres de recherche régionaux, notamment à Tanger, Amsa et Dakhla, pour un total de 240 millions de dirhams.

L'innovation : un levier stratégique
Pour parvenir à un développement durable du secteur de la pêche au Maroc et en Afrique, l'innovation est un levier stratégique essentiel pour une gestion durable. L'intégration des nouvelles technologies dans les différentes opérations et processus du secteur permettra d'améliorer la qualité et de réduire les risques.
Un exemple est l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) pour surveiller les stocks de poissons en temps réel et prédire les impacts du changement climatique afin d'adopter une approche proactive face aux menaces environnementales. D'autres technologies sont utilisées pour créer des engins de pêche innovants, notamment des matériaux biodégradables qui contribuent à réduire la pollution marine.
En ce qui concerne la valorisation des produits de la mer, des banques de produits innovants peuvent être créées, proposant des modèles de projets pour développer des produits à haute valeur ajoutée. En ce sens, la diversification de la production aquacole permet de renforcer la durabilité des projets et d'optimiser la performance économique du secteur en soutenant 450 projets aquacoles, dont 123 à caractère social.

La France invitée d'honneur d'Halieutis
La septième édition d'Halieutis a eu pour invité d'honneur la France, partenaire stratégique du Maroc. Ce choix illustre les relations historiques et stratégiques entre le Maroc et la France dans des domaines d'intérêt commun tels que l'économie bleue, la gestion durable des ressources marines et le développement des technologies de pêche.
Ce choix s'explique par les sept raisons suivantes :
- Des relations bilatérales fortes avec le Maroc.
- Des partenariats stratégiques et des échanges commerciaux dynamiques dans le secteur de la pêche.
- La France est le troisième client des produits de la pêche marocains (4% de la valeur des exportations).
- Son expertise et ses progrès dans les secteurs de la pêche, de l'aquaculture et de la recherche halieutique.
- Une puissance maritime et économique mondiale.
- Une nation transcontinentale qui bénéficie de la deuxième zone économique exclusive (ZEE) au monde, avec un espace maritime de 11 millions de km2 réparti sur trois océans.
- Son littoral s'étend sur 5 853 km en métropole et 15 945 km en incluant les territoires d'outre-mer.
- En 2024, elle se classait au 12e rang mondial dans l'indice mondial de l'innovation grâce à ses investissements dans la recherche et le développement (R&D).
- Une expertise de classe mondiale en matière de pêche.
- Deuxième producteur de pêche et d'aquaculture de l'Union européenne, avec une production de 735 000 tonnes, soit 14 % du volume total de l'UE.
- Pionnier de l'aquaculture marine, deuxième en Europe et 29e dans le monde.