Le Maroc et la Chine renforcent leurs relations en mettant l'accent sur le secteur agricole

Le Maroc verra son partenariat avec la Chine renforcé grâce au protocole d'accord signé mardi dernier sur la coopération entre les deux pays dans le secteur agricole. Rabat bénéficiera ainsi des investissements asiatiques dont l'objectif principal est de progresser en matière de sécurité alimentaire. De plus, l'augmentation de la contribution de l'agriculture au produit intérieur brut (PIB) marocain est l'un des objectifs fixés par le Maroc. L'accord, signé par le ministre marocain de l'agriculture, Mohamed Siddiqi, et son homologue chinois, Tang Renjian, et qui s'inscrit dans le cadre des "neuf programmes" à mettre en œuvre, porte également sur la pêche.
La conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine, qui s'est tenue fin 2021, a constitué une étape importante dans les relations et, plus d'un an et demi plus tard, nous continuons à voir se développer les idées établies lors de cette réunion. Siddiqi a expliqué que "le mémorandum fait référence à l'eau d'irrigation et à la pisciculture, étant donné les progrès de la Chine dans ces domaines, en plus de la production animale et végétale". Le royaume alaouite souhaite ainsi profiter des avancées chinoises en matière de recherche scientifique, de numérisation et d'innovation, qui sont parmi les éléments les plus importants de la coopération entre les deux administrations.

Ce partenariat est essentiel pour les deux pays, en particulier pour le Maroc, dont l'agriculture représente entre 14 et 15 % de la contribution au PIB, un pourcentage qui pourrait augmenter si les objectifs du Royaume sont plus avancés. En termes de main-d'œuvre, le poids de ce secteur est encore plus important puisque l'agriculture représente environ 35 % de la main-d'œuvre totale du pays. Cependant, comme mentionné, l'idée du gouvernement dirigé par Aziz Akhanouch est d'accroître l'importance de l'agriculture, en visant à quintupler la production agricole pour atteindre environ 250 milliards de dirhams - 25 milliards de dollars - d'ici 2030.
Pour ce faire, le partenariat avec le camp de Xi Jinping est essentiel. Et les derniers signes en termes économiques incitent à l'optimisme. Rien qu'au cours des cinq dernières années, les échanges bilatéraux entre le Maroc et la Chine ont augmenté de 50 %, passant de quatre milliards de dollars en 2016 à six milliards en 2021. Et ce n'est pas tout, puisque le ministère marocain des Affaires étrangères affirme que plus de 80 projets d'initiative conjointe avec la Chine sont actifs sur le territoire marocain.

L'une des raisons, a expliqué Tang Renjian après la signature du mémorandum, est qu'"ils se rendent compte que la Chine et le Maroc ont des similitudes et des complémentarités très étroites". Il a ajouté qu'il s'en était rendu compte "après les entretiens amicaux et fructueux avec le ministre marocain de l'agriculture et de la pêche". Bien que les actions spécifiques à mener n'aient pas été communiquées, Pékin souhaite promouvoir les investissements dans divers secteurs, du secteur automobile au commerce électronique, en passant par l'aviation et la haute technologie, entre autres.
Il s'agit là d'un nouveau signe de la bonne harmonie entre les deux pays, que l'on pouvait déjà observer au début de l'année 2022, lorsque le Maroc a rejoint l'initiative chinoise de la Ceinture et de la Route. Ce projet vise à stimuler les investissements à grande échelle pour développer les infrastructures dans les corridors économiques mondiaux. Lancée il y a une dizaine d'années par le président chinois, l'initiative vise à relier plus de 70 pays par des liaisons ferroviaires et routières en Asie centrale et en Russie. À cela s'ajoute une route maritime qui permet à la Chine d'atteindre l'Europe et l'Afrique, cette dernière bénéficiant déjà d'une voie d'accès importante grâce à son partenariat de plus en plus solide avec le Maroc.