Le Maroc se fixe pour objectif de réduire le taux de chômage de 13 à 9 %
Aziz Akhannouch, Premier ministre du Maroc, a envoyé une circulaire aux membres du gouvernement et aux responsables des établissements publics et des entreprises, dans laquelle il détaille les mesures incluses dans la feuille de route pour l'emploi.
Cette feuille de route, qui comprend huit initiatives, vise à inverser la tendance à la hausse du chômage dans le pays et à réduire considérablement le taux de chômage, qui s'élève actuellement à 13,3 %, selon les données de Trading Economics.
La feuille de route
Le document identifie les secteurs et les institutions responsables de sa mise en œuvre, ainsi que leurs rôles et responsabilités respectifs, et précise les missions des organes de direction et de gouvernance de la feuille de route, ainsi que leurs méthodes de fonctionnement.
La politique que le gouvernement marocain met en œuvre pour lutter contre le chômage vise à réduire le taux de chômage à 9 % en créant 1,45 million d'emplois supplémentaires d'ici 2030.
Le budget de cette feuille de route s'élève à 15 milliards de dirhams, dont 12 milliards seront consacrés à la stimulation des investissements, conformément au système prévu par la nouvelle Charte de l'investissement, qui fait de l'emploi une priorité. Un autre milliard sera consacré à la préservation de l'emploi et les deux milliards restants serviront à améliorer l'efficacité des programmes de relance de l'emploi.
Afin de superviser la mise en œuvre de la feuille de route et de coordonner les interventions des différents secteurs concernés, un système de gouvernance a été créé, divisé en trois parties : une Commission ministérielle de l'emploi, présidée par le chef du gouvernement, qui se réunira tous les trois mois ; une Commission de direction qui assistera le comité dans la préparation pratique de ses réunions, le suivi des décisions et la préparation de rapports et d'études techniques ; et une Unité de collecte de données, contrôlée par le Département des études et des prévisions financières.
Quelques-unes des initiatives
L'une des initiatives de la feuille de route consiste à encourager l'investissement dans les microentreprises et les PME, selon deux axes principaux : l'un pour mettre en œuvre les dispositions de la Charte de l'investissement pour les projets d'un montant compris entre 1 et 50 millions de dirhams, tout en définissant la gouvernance et les modalités de déploiement de ce nouveau mécanisme de soutien ; et l'autre pour soutenir les PME et faciliter leur accès aux mécanismes d'aide, améliorer leurs capacités de gestion et simplifier leur accès aux marchés publics et aux opportunités d'exportation.
La feuille de route prévoit également de réduire la durée des contrats d'intégration de 24 à 12 mois afin d'accélérer l'intégration des apprentis dans les entreprises, d'augmenter à 100 000 le nombre de participants au système de progression professionnelle mis en place dans le cadre du programme « Tadrij » et de faire passer la rémunération des apprentis de 4 000 à 5 000 dirhams.
La préservation des emplois agricoles est une autre initiative, car l'objectif est d'augmenter la superficie cultivée en céréales jusqu'à quatre millions d'hectares. Pour ce faire, le ministère de l'Agriculture est invité à proposer un programme d'action pour sélectionner des projets créateurs d'emplois dans les zones rurales les plus touchées par la sécheresse, ainsi qu'à mettre en place une plateforme électronique pour coordonner l'offre et la demande de main-d'œuvre agricole.
L'intégration de politiques actives de l'emploi dans un programme unifié fait également partie des mesures, car l'objectif est d'améliorer l'utilisation des ressources de l'État grâce à un système unifié qui intègre des programmes efficaces permettant d'augmenter le nombre de bénéficiaires entre 400 000 et 500 000 par an.
Enfin, une autre initiative vise à éliminer les obstacles auxquels se heurtent les femmes qui souhaitent accéder au marché du travail, soit environ 700 000 femmes, en améliorant les transports et les services de garde d'enfants.
Sur ce dernier point, la feuille de route pour l'emploi prévoit une série de mesures pour lutter contre le décrochage scolaire et adapter la formation aux besoins du marché du travail.
L'ANAPEC dans les initiatives
Les politiques actives de l'emploi, ainsi que la généralisation de la progression professionnelle, sont une autre initiative envisagée dans la feuille de route, qui vise à rendre ces politiques plus inclusives, en les étendant aux personnes sans diplôme, ainsi qu'à étendre la progression professionnelle à tous les secteurs dans le but d'améliorer l'employabilité de ceux qui accèdent pour la première fois au marché du travail. Cela permettra la création de 422 500 emplois d'ici 2025.
C'est pourquoi le ministère de l'Inclusion économique, des Petites entreprises, de l'Emploi et des Compétences et l'Agence nationale marocaine pour l'emploi des cadres (ANAPEC) ont été invités à étendre les programmes d'emploi aux personnes sans diplôme, dans le but d'atteindre 160 000 bénéficiaires du programme « Idmaj », 25 000 bénéficiaires du programme « Tahfiz » et 30 000 bénéficiaires du programme « Taehil ».
En ce qui concerne l'ANAPEC, l'objectif est de renforcer son rôle par le biais d'une initiative consistant à mettre en place un parcours intégré de médiation professionnelle, dès l'école, pour guider les personnes à la recherche d'un emploi.
Pour ce faire, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, en collaboration avec le ministère de l'Inclusion économique, des Petites entreprises, de l'Emploi et des Compétences, est sollicité pour mettre en place des centres professionnels dans tout le pays et élaborer un cadre réglementaire pour leur fonctionnement.