Le Maroc lutte contre l'économie souterraine

- L'accord fiscal volontaire
- L'économie souterraine et le développement social
- Nouveau système d'autoliquidation facultatif
- Attentes de la réforme fiscale
L'économie souterraine est l'un des plus grands défis auxquels le Maroc est confronté, puisqu'elle représenterait environ 30 % du produit intérieur brut (PIB) et s'élèverait, selon les chiffres officiels, à plus de 145 milliards de dollars.

En outre, selon le Haut-Commissariat au Plan, 67,7 % de la population active totale travaille dans l'économie souterraine, avec une forte concentration dans l'agriculture.
Pour faire face à ce phénomène économique, les autorités marocaines ont l'intention de prendre davantage de mesures pour améliorer le système fiscal au cours de la prochaine période. En effet, il s'agit d'un point d'entrée important pour absorber l'économie parallèle.
C'est pour cette raison que le ministre chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a confirmé aux conseillers de la deuxième chambre du Parlement que le gouvernement souhaitait poursuivre la réforme fiscale et lutter contre l'économie parallèle pendant le reste du mandat.
Il y a une semaine, le ministre a estimé que laisser de côté le secteur informel ne signifiait pas l'aborder par une logique de punition, mais par une méthodologie d'accompagnement jusqu'à ce qu'il se transforme en un secteur structuré qui produise une valeur ajoutée supplémentaire bénéfique pour l'économie.

L'accord fiscal volontaire
De même, Lekjaa a affirmé que la mise en œuvre volontaire de la réforme fiscale a permis une augmentation continue et significative des recettes fiscales. Celles-ci sont passées de 19,9 milliards de dollars à 30 milliards à la fin de 2024.
Concernant la liquidation volontaire dans le budget de 2024, Lekjaa a expliqué que, indépendamment des chiffres qui ont atteint 12,5 milliards de dollars avec des recettes publiques nettes de 600 millions, on peut supposer que les propriétaires de l'argent font confiance à ceux qui gèrent leurs affaires administratives et fiscales.
Cette mesure, lancée par le gouvernement en 2024, a été un succès remarquable et a généré des revenus estimés à 12,2 milliards de dollars, soit 9 % du PIB.
En outre, ce processus a contribué à l'intégration d'un tiers de l'économie informelle, estimée à 31,9 milliards.

À cet égard, le gouvernement marocain considère qu'il s'agit d'une opportunité d'intégrer diverses activités à l'économie organisée, conformément aux expériences précédentes, de manière à maintenir à la fois l'équilibre financier et le développement.
La ministre de l'Économie, Nadia Fettah, a également déclaré que la philosophie du gouvernement sur ce sujet est qu'il est important d'intégrer ce secteur et qu'il présente de grands avantages : bénéficier d'un soutien aux entreprises, aux investissements, d'une exonération de la taxe sur la valeur ajoutée et de prestations sociales.
L'économie souterraine et le développement social
La ministre estime également que l'économie parallèle ne contribue pas au développement social et prive l'État de revenus, bien qu'elle représente des pourcentages inconnus qui, selon les rapports, avoisinent 11 et 30 %. En outre, elle joue un rôle important dans la fourniture d'un certain nombre de services et de produits de base.
À cet égard, elle a souligné que le projet de généralisation de la protection sociale a un lien direct avec l'économie parallèle par le biais de l'affiliation aux caisses de sécurité sociale, en raison de l'enregistrement dans le système des travailleurs indépendants, de la feuille de route stratégique pour améliorer le climat des affaires, du programme « Je suis entrepreneur » et des plans sectoriels, en particulier dans l'industrie traditionnelle et l'agriculture.

Ainsi, les données du gouvernement montrent que de nombreux travailleurs de l'hôtellerie ne bénéficient ni de la sécurité sociale ni des programmes gouvernementaux, bien que les syndicats du secteur parlent d'un million d'opportunités d'emploi, mais les registres officiels montrent que le chiffre ne dépasse pas 130 000.
C'est pourquoi le ministère des Finances lutte contre les fausses factures et autres pratiques, et le gouvernement soutient les petites entreprises par le biais d'une série de mesures.
Nouveau système d'autoliquidation facultatif
Ce nouveau système permet aux personnes exerçant une activité officielle de calculer le montant de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquée à leurs achats auprès de fournisseurs situés en dehors du champ d'application de cette taxe.
De même, les personnes qui en sont exonérées, sans droit à déduction, sont incluses, ce qui leur permet de déduire en même temps le montant de cette taxe.
Le Conseil économique, social et environnemental a conclu que les activités qui s'inscrivent dans ce cadre aggravent la fragilité du marché du travail et font perdre d'importantes recettes fiscales à l'État, ce qui cause un grand préjudice à l'économie.

Attentes de la réforme fiscale
Idriss Al-Fina, professeur à l'Institut national de statistique et d'économie appliquée, a estimé que la réforme fiscale adoptée devrait avoir des effets significatifs sur l'économie, notamment en stimulant la demande globale et en renforçant les finances publiques de l'État.
D'autre part, le gouvernement estime que l'intégration du marché noir dans l'économie pourrait être réalisée en élargissant le champ d'application de la TVA pour y inclure le commerce numérique, par le biais des normes régionales de cette même taxe.
L'objectif est d'établir le principe de l'imposition de la taxe en fonction du lieu de résidence du consommateur de services numériques.
Ainsi, il semble indispensable d'obliger les prestataires de services à distance non résidents à révéler leur identité à l'administration fiscale par le biais d'une plateforme électronique, ainsi qu'à déclarer les transactions effectuées au Maroc et à intégrer le taux d'imposition approprié.
Il convient de noter que la Banque centrale du Maroc a présenté plusieurs solutions pour lutter contre le phénomène de l'économie parallèle, telles que la réforme du système fiscal et sa transformation en un outil d'intégration dans l'économie formelle. Cette dernière passe par la réduction des taux d'imposition et l'augmentation de la charge fiscale en fonction de la taille de l'entreprise.