Les Marocains résidant à l'étranger ont envoyé plus de 117,7 milliards de dirhams en 2024
Les envois de fonds des Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont dépassé 117,7 milliards de dirhams (11,385 milliards d'euros) l'année dernière, en hausse de 2,1 % par rapport aux 115,26 milliards de dirhams (11,15 milliards d'euros) enregistrés en 2023, selon les données de l'Office marocain des changes.
Le montant des transferts de fonds effectués par les résidents à l'étranger a plus que doublé au cours de la dernière décennie, passant de 57,4 milliards de dirhams en 2014 à 117,7 milliards de dirhams en 2023, selon les données de l'Office marocain des changes.
Bank Al-Maghrib, la banque centrale du Maroc, prévoit que d'ici 2025, les envois de fonds augmenteront de 3 % en glissement annuel pour atteindre 121,8 milliards de dirhams.
Facteurs liés à l'augmentation des transferts de fonds
L'économiste Mohammed Jadri estime que l'augmentation des transferts de fonds est due en grande partie à la solidarité familiale ancrée dans la communauté marocaine à l'étranger. Ainsi, les fonds envoyés à cette fin représentent la majorité des transferts totaux, qui peuvent même atteindre jusqu'à 70 %.
Un autre facteur est lié à la vague inflationniste qu'a connue le Maroc ces dernières années et qui aurait incité les personnes à l'étranger à augmenter leurs envois de fonds pour soutenir financièrement leurs familles au Maroc. En outre, selon Jadri, l'augmentation des revenus en provenance de pays comme la France et la Belgique a servi d'incitation à transférer davantage de fonds. Ceci grâce aux augmentations de salaires et aux aides de l'Etat.
Une étude publiée par le Haut Commissariat au Plan (HCP) en décembre 2022 mentionne le nombre croissant de Marocains résidant à l'étranger comme un élément déterminant de la régularité et du montant, estimant qu'il s'élève actuellement à plus de 6,5 millions de personnes.
Il prend également en compte la redistribution des migrants vers les régions à hauts revenus, comme l'Amérique du Nord ou le Golfe, ainsi que l'augmentation de leur niveau d'éducation et de qualification.
Le HCP cite également d'autres facteurs très influents tels que l'âge, le sexe, le niveau d'éducation ou le pays d'accueil. Dans ce contexte, les jeunes ont tendance à envoyer plus d'argent et plus fréquemment ; les montants envoyés par les femmes sont significativement plus élevés ; et le montant moyen des transferts augmente avec le niveau d'éducation.
Enfin, en ce qui concerne la catégorie des pays d'accueil, l'étude a mis en évidence que les résidents des pays arabes sont ceux qui effectuent le plus fréquemment des transferts, suivis par ceux qui vivent en Europe et, enfin, par ceux qui viennent d'Amérique du Nord.
Cependant, en termes de quantité, ce sont les résidents d'Amérique du Nord qui envoient en moyenne le plus d'argent, suivis des résidents des anciens pays d'immigration européens, puis de ceux des pays arabes et enfin de ceux des nouveaux pays d'immigration européens.