La pêche au Maroc rapporte 8 % de plus en 2024

Vue aérienne du port de pêche de Tanger, Maroc - PHOTO/ATALAYAR
Avec plus de 12 023 tonnes, les ports méditerranéens ont augmenté la valeur de 9 % au cours des neuf premiers mois de l'année par rapport à l'année dernière

Pour la troisième année consécutive, la pêche a maintenu son importance dans l'économie du Maroc. Avec plus de 820,6 millions de dollars de bénéfices, les ports marocains, notamment ceux baignés par les eaux méditerranéennes, ont augmenté leurs bénéfices de 9 points. Ceux situés sur la côte atlantique ont progressé de 3 %. 

Le volume total des produits de la pêche côtière et artisanale a atteint 936.354 tonnes à fin septembre 2024. Comme l'indique l'Office national des pêches (ONP) relevant du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, la quantité de poisson a diminué de 13 %, soit environ 12 023 tonnes, mais l'augmentation de la valeur du poisson s'est traduite par une hausse des bénéfices finaux de 8 %. 

Vue aérienne du port de pêche de Tanger, Maroc - PHOTO/ATALAYAR

Pour la première fois depuis 2021, la quantité de poisson a diminué. Les captures de céphalopodes ont augmenté de 13 % pour atteindre 55 482 tonnes, celles de poissons pélagiques de 4 % pour atteindre 77 976 tonnes et celles de poissons blancs de 2 % pour atteindre 82 317 tonnes. 

Les captures d'algues et de coquillages ont augmenté de 51 %, avec une hausse de 4 000 tonnes pour les algues et de 46 tonnes pour les coquillages. Les crustacés ont également augmenté de 39 % pour atteindre plus de 2 500 tonnes. 

En revanche, d'autres catégories de captures ont connu d'importantes réductions. Les captures de coquillages ont chuté de 89 % pour atteindre 45 tonnes, les captures d'algues ont chuté de 50 % pour atteindre 17 527 tonnes et les captures de crustacés ont chuté de 10 % pour atteindre 6 008 tonnes. 

Marché aux poissons dans la ville de Tanger - ATALAYAR/ GUILLERMO LÓPEZ

Malgré l'annulation du contrat de pêche avec l'Union européenne par l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), les profits se poursuivent. 

Les dommages des entreprises marocaines et étrangères, principalement espagnoles, dont le siège se trouve dans le pays alaouite, se répercutent sur le volume de poisson obtenu. Cependant, les bénéfices sont maintenus en raison de la robustesse du secteur. 

Le Maroc a officialisé que « avec ou sans la CJUE », la dynamique de croissance du secteur sera maintenue. Par ailleurs, le royaume marocain a précisé qu'il prolongerait ses accords avec Moscou, ce qui devrait maintenir la tendance à la hausse. 

Dès 2020, la Russie et le Maroc ont convenu que le navire Atlantniro effectuerait des recherches dans la zone de pêche atlantique marocaine près des îles Canaries, mais ce n'est qu'en septembre dernier que l'étude des eaux a été formalisée pour déterminer le type de pêche qui peut être pratiqué. 

Pescadería marroquí - PHOTO/PEXELS

La Section atlantique du Centre scientifique d'État de la Fédération de Russie, qui fait partie de l'Institut panrusse de recherche sur la pêche et l'océanographie (VNIRO), se consacre à la collecte d'informations sur les pêcheries d'Afrique de l'Ouest. Les activistes qui surveillent les ressources du Sahara contrôlé par le Polisario ont dénoncé cette action sans succès. 

Le navire de recherche Atlantniro est arrivé à Nouadhibou, en Mauritanie, dans le cadre de la « Grande expédition africaine » 2024-2026 de l'Agence fédérale des pêches de Moscou. Une fois achevée, la cartographie russe vise à ouvrir la voie au lancement de 50 navires de pêche afin de regagner l'influence qu'elle possédait autrefois dans le domaine de la pêche. 

Les chiffres montrent que le secteur de la pêche continue de se renforcer dans l'économie marocaine. Avec plus de 3 500 kilomètres de côtes, le Maroc est un État privilégié en matière de pêche. 

En tant que premier producteur de poisson en Afrique et 25e au monde, la pêche européenne va perdre de son prestige et de son pouvoir international après la décision de ne pas renouveler les accords de pêche en raison de l'ingérence du Front Polisario et de l'Algérie.

Dans l'espoir que le Maroc puisse conclure des accords avec certains pays de l'UE, comme l'Espagne - le principal perdant - il n'est pas prévu que le secteur marocain de la pêche gagne moins et perde du poids dans l'économie nationale. Jusqu'à présent, les chiffres se maintiennent et corroborent la croissance économique du secteur de la pêche marocain qui, à la fin du premier trimestre et, par la suite, du premier semestre, laissait présager une grande année pour le secteur. ​