Le Qatar conclut un accord avec la société française Total pour l'exploitation de deux blocs pétroliers en Côte d'Ivoire

Qatar Petroleum a conclu un accord d'exploitation avec la compagnie pétrolière française Total pour acquérir une participation de 45 % dans deux blocs pétroliers situés dans le bassin de la République de Côte d'Ivoire. Les deux blocs - appelés blocs CI-705 et CI-706 - couvrent une superficie d'environ 3 200 kilomètres carrés. 

Qatar Petroleum, un acteur majeur de l'industrie internationale du pétrole et du gaz, est le premier exportateur mondial de GNL (gaz naturel liquéfié). Cette acquisition offre de multiples possibilités d'obtenir des hydrocarbures à des profondeurs allant de 1000 à 2000 mètres, à 35 kilomètres de la côte et à environ 100 kilomètres des champs voisins de Foxtrot, Espoir et Baobab, comme le rapporte l'Agence de presse africaine. 

« L'acquisition de participations dans ces deux blocs marque un ajout important au portefeuille de Qatar Petroleum (QP) en Afrique, et représente le premier investissement de la société en Côte d'Ivoire. La côte africaine est une zone cible clé pour la stratégie de croissance internationale de QP », a déclaré le ministre des affaires énergétiques et PDG de Qatar Petroleum, Saad Sherida Al-Kaabi.

« Nous sommes heureux de saisir cette opportunité d'exploration prometteuse avec notre partenaire de longue date, Total, un opérateur expérimenté et historiquement présent en Côte d'Ivoire. Nous tenons à remercier les autorités de ce pays et nos partenaires dans ces blocs pour leur soutien », a-t-il ajouté dans les déclarations recueillies par l'agence susmentionnée. Pour l'instant, cet accord d'exploitation est soumis aux approbations habituelles du gouvernement de la nation africaine.

L'arrivée de cette compagnie dans ce pays, malgré la chute des prix du pétrole au cours des derniers mois, démontre l'attrait du bassin sédimentaire du pays africain, souligne un communiqué de presse auquel l'agence APA a eu accès. « Cet accord est la preuve du succès de la stratégie du gouvernement pour promouvoir notre pays, notamment en termes d'éco-diplomatie et d'environnement des affaires », a-t-il déclaré. 

Ces derniers mois, le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a effectué deux visites d'État au Qatar, au cours desquelles il a encouragé les investissements dans différents domaines de l'économie ivoirienne, notamment dans les secteurs du pétrole et du gaz. 

En outre, le ministre du pétrole et des énergies renouvelables du Qatar, Abdourahmane Cissé, a organisé plusieurs expositions itinérantes et des réunions avec des compagnies pétrolières, dont Qatar Petroleum, pour présenter les possibilités d'investissement dans le secteur des hydrocarbures en Côte d'Ivoire, selon les informations dont dispose APA. Le bassin sédimentaire de ce pays est actuellement composé de 51 blocs, dont 4 sont en production, 26 en exploration et 21 encore libres ou en cours de négociation.

Qatar Petroleum a profité de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de coronavirus pour accroître sa présence dans le monde. Début mai, la société du Qatar a signé un accord pour acquérir 30 % des droits d'exploration et de prospection que la société française Total possède sur trois blocs du Campeche Sound, dans les eaux mexicaines. Cette société possède déjà d'autres licences au Mexique, comme celle qu'elle a acquise fin 2018 auprès de la compagnie pétrolière italienne Eni, à qui elle a racheté 35 % des parts de la plate-forme maritime Area 1, selon l'agence de presse EFE. 

L'expansion du coronavirus sur le continent africain aura des effets économiques sans précédent, qui pourraient conduire certains pays au bord du gouffre. Cependant, des nations comme la Chine ou le Qatar profitent de cette situation pour accroître leur influence dans la région, comme le montre la dernière action de la société qatarie en Côte d'Ivoire.