Veolia va acquérir Suez pour créer un groupe qui dirigera la transformation de l'énergie

Veolia mène le premier grand mouvement en Europe dans le secteur de l'énergie et des services publics en réponse à la transformation majeure du modèle énergétique qui a déjà commencé. Et l'achat de Suez, qui a toujours été son objectif, commence maintenant à devenir une réalité. Elle a annoncé qu'elle allait acquérir 29,9 % du capital auprès d'Engie, l'actionnaire majoritaire de Suez. La prochaine étape consistera à lancer une offre publique d'achat, qui sera soumise à l'obtention du feu vert des autorités antitrust, sur les titres détenus par les autres actionnaires. Au total, une opération d'une valeur de 10 milliards d'euros.
Cette offre fait bouger les fondations des compagnies d'électricité et de tous les services publics (utilities) en Europe. Ils ont toujours été des acteurs importants sur la scène énergétique : Veolia est le résultat d'autres transactions puisqu'elle a été séparée du consortium Vivendi. Pendant ce temps, Suez prend le contrôle de la Compagnie générale des eaux.
Désormais, l'État a également un rôle important à jouer dans le processus. Elle détient 24 % du capital d'Engie, mais 34 % des droits de vote. Elle est donc directement au courant des projets de Veolia, dans une OPA qui n'est pas considérée comme hostile pour le moment, mais qui n'est pas non plus amicale. Cet été, le président de Veolia, Jean-Pierre Clamadieu, a déclaré qu'ils étaient prêts à quitter Suez. Il va maintenant étudier l'offre et la société a indiqué qu'elle opterait pour la solution la plus positive pour ses actionnaires.
De son côté, le directeur général de Veolia, Antoine Frérot, a déclaré que l'objectif de la reprise de Suez est « d'investir dans l'innovation et les projets d'infrastructure que les autorités réclament dans le monde entier. Le groupe qui sera créé, s'il va de l'avant, aura un chiffre d'affaires de 45 000 millions d'euros et une capitalisation boursière de 20 000 millions d'euros (comme Endesa). Bien qu'elle soit obligée de désinvestir et de laisser des actifs sur le marché ».
Selon le ministre de l'économie et des finances, Bruno Le Maire : « L'État, en tant qu'actionnaire de référence d'Engie, étudiera cette offre et déterminera sa position en fonction des intérêts patrimoniaux d'Engie et de la qualité du projet industriel ». La priorité serait de maintenir l'emploi et la pluralité des opérateurs dans les services aux collectivités locales.