La France inflige une amende de 500 millions à Google pour violation des droits d'auteur
Il s'agit du troisième revers que Google a reçu en France ces derniers mois sous la forme d'une amende d'un million de dollars. Le 6 juin, l'Autorité de la concurrence a infligé à Google une amende de 220 millions d'euros pour abus de position dominante sur le marché de la publicité en ligne. Cette sanction est le résultat d'une négociation avec Google, qui a accepté les accusations et pris une série d'engagements dans sa politique publicitaire.
Aujourd'hui, l'autorité française de la concurrence a infligé une amende de plus de 500 millions d'euros au géant américain de l'internet pour avoir abusé de sa position dominante et porté préjudice à ses concurrents sur le marché de la publicité en ligne en ne négociant pas de bonne foi une compensation pour les médias pour l'utilisation de son contenu d'actualité, comme l'exige une loi nationale.
Cette loi de 2019 obligeait les plateformes internet à négocier de bonne foi avec les médias pour obtenir une compensation pour l'utilisation de leurs contenus d'actualité dans leurs moteurs de recherche, protégés par des droits dits voisins. Cependant, l'Autorité de la concurrence a constaté après une enquête approfondie que Google "n'a pas respecté plusieurs exigences légales formulées en avril 2020", selon l'Afp.
Le conflit entre Google et les éditeurs de presse français réside dans les redevances que l'entreprise américaine doit payer pour les contenus (extraits d'articles, photos, vidéos, infographies) qui apparaissent sur les pages de résultats lorsque l'internaute effectue une recherche.
Google était initialement réticent à l'égard de ces "droits liés au droit d'auteur" et a tenté de forcer les éditeurs à lui accorder le droit d'utiliser leur contenu gratuitement. Le moteur de recherche a estimé que les éditeurs facturaient déjà suffisamment le trafic qu'il générait vers leurs sites web. Face au refus de Google de négocier une rémunération, des éditeurs de presse et des agences de presse, comme l'Agence France-Presse (AFP), ont saisi l'Autorité de la concurrence fin 2019 pour "abus de position dominante".
L'agence a également ordonné à Google de soumettre une offre de rémunération aux éditeurs et aux agences de presse pour l'utilisation de leur contenu protégé, sous peine de devoir payer 900 000 euros par jour de retard. "C'est l'amende la plus élevée" infligée par cet organisme français pour le non-respect d'une de ses décisions, a déclaré la présidente de l'Autorité de la concurrence, Isabelle De Silva.
Selon Mme De Silva, son agence a été très active pour relever les défis technologiques et décrypter les outils qui permettent d'établir une position dominante de fait. Pour ce faire, ils ont recruté des ingénieurs spécialisés. Cela leur a permis de discuter "d'égal à égal" avec Google, les obligeant à accepter l'amende et un changement d'attitude.
En outre, la négociation du géant de la Silicon Valley avec les éditeurs et les agences de presse "ne peut être considérée comme ayant été menée de bonne foi", selon Efe, puisque Google leur a imposé de faire partie d'un programme appelé Publisher Curated News, avec un service spécifique appelé Showcase. Ce faisant, ajoute-t-il, Google "a refusé, comme cela lui avait été demandé à plusieurs reprises, d'avoir une discussion spécifique sur la rémunération due pour l'utilisation courante de contenus protégés par des droits voisins".
En décembre dernier, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a infligé à Google une nouvelle amende de 100 millions d'euros et à Amazon une amende de 35 millions d'euros pour leur politique en matière de cookies, qui sont placés sur les ordinateurs des utilisateurs à des fins publicitaires.
Les autorités françaises sont très heureuses car il s'agit d'une nouvelle victoire pour leur philosophie de gestion de la mondialisation. Cela a été une énorme nouvelle en France, un triomphe économique et politique de première grandeur.