Ankara critique la sanction de l'UE contre le compagnie maritime turque pour avoir violé l'embargo en Libye
Mardi, la Turquie a critiqué comme étant « biaisée » la décision des ministres des affaires étrangères de l'Union européenne (UE) de sanctionner une compagnie maritime turque pour avoir violé l'embargo sur les armes de l'ONU contre la Libye.
Dans une déclaration du ministère turc des affaires étrangères, Ankara critique l'UE pour ne pas sanctionner les pays et les entreprises qui envoient des armes au maréchal Khalifa Haftar, qui domine l'est du pays et combat le gouvernement reconnu par l'ONU à Tripoli.
« Le fait d'ignorer les pays et les entreprises qui envoient des armes au leader du coup d'État Haftar par voie terrestre et aérienne, en particulier aux Émirats arabes unis, est un indicateur clair de l'attitude partiale de l'UE », indique la note.
L'UE a imposé hier des sanctions à trois entités et deux individus pour avoir violé l'embargo sur les armes à destination de la Libye, dont la société turque Avrasya Shipping.
Les sanctions consistent à geler les avoirs et à interdire aux entités européennes de mettre des fonds à leur disposition.
La Turquie a ajouté que si l'UE veut la stabilité dans la région, elle doit « coopérer avec la Turquie » et a regretté que cette décision arrive à un moment où Ankara « fait des efforts pour réduire les tensions en Méditerranée orientale ».
La Turquie est, avec le Qatar, le principal soutien du gouvernement de l'accord national de Tripoli (GNA) soutenu par les Nations unies, tandis que la Russie, l'Égypte, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Soudan soutiennent les aspirations du maréchal Haftar.
L'UE et l'ONU, pour leur part, tentent de retrouver la position de leader qu'elles ont perdue vis-à-vis d'Ankara et de Moscou dans les efforts pour résoudre la guerre civile qui sévit dans le pays depuis que l'OTAN a contribué à la victoire des groupes rebelles hétérogènes sur le dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.