Antony Blinken réveille l'Iran
Le nouveau secrétaire d'État américain Antony Blinken a réagi rapidement aux menaces de l'Iran de bloquer la visite des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) le mois prochain si les États-Unis ne levaient pas les sanctions imposées après leur sortie de l'accord nucléaire de 2015.
Blinken a souligné que, bien que Joe Biden souhaite faire à nouveau partie du JCPOA, cela ne se fera que lorsque l'Iran respectera les accords conclus en 2015, qu'il viole depuis plusieurs mois, en plus des récentes menaces et provocations. Le secrétaire d'État a indiqué qu'en raison de tout cela, son retour à l'accord prolongera le délai. Tout d'abord, il a déclaré que "l'Iran doit annoncer qu'il respecte ses obligations et qu'il met fin aux menaces, et ensuite les États-Unis vérifieront ce respect avant de rentrer".
Téhéran et Washington sont en désaccord sur la question de savoir qui doit faire le premier pas. Selon l'Iran, ce devrait être les Etats-Unis, puisque c'est eux qui ont rompu les relations lorsque Donald Trump a retiré le pays de la table des négociations. De la part des États-Unis, il est souligné que l'Iran, étant à l'intérieur, est celui qui doit montrer son engagement et se conformer à ce qui a été convenu, avant d'exiger que les États-Unis y retournent.
La situation est devenue une lutte acharnée dans laquelle l'escalade ne s'arrête pas. Le retrait des États-Unis et l'imposition de sanctions se sont traduits par une augmentation de la production d'uranium enrichi. Les Etats-Unis ont tué le leader du programme nucléaire iranien en plus d'autres figures du régime des ayatollahs, ce à quoi l'Iran a répondu par de nouvelles violations des points inclus dans l'accord nucléaire. Maintenant, tous deux disent que c'est l'autre qui devrait faire le premier pas pour désamorcer une situation qui n'est pas facile.
Comme si cela ne suffisait pas, les États-Unis ont une fois de plus envoyé plusieurs bombardiers B-52 - la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de Biden - pour survoler le Golfe, pour faire une nouvelle démonstration de force, ce qui s'est répété à plusieurs reprises ces derniers mois. De la même manière, l'Iran a effectué plusieurs manœuvres et exercices qui ont suscité l'inquiétude des pays du Golfe.
La tension continue entre Washington et Téhéran alors que la pression israélienne s'accentue sur la Maison Blanche. Tel-Aviv a mis en garde contre les graves implications du programme nucléaire iranien et le risque de changer la voie adoptée par Donald Trump, beaucoup plus dure que celle que Joe Biden devrait développer. Israël s'est clairement positionné du côté de l'Arabie Saoudite, des Emirats et de l'Egypte, dans ce qu'il a appelé une alliance contre l'Iran.
Malgré le message venant d'Israël, Antony Blinken a exprimé l'engagement des États-Unis pour la sécurité du pays, soulignant également l'étroite collaboration entre les deux pays pour parvenir à la paix et à la stabilité dans la région. Blinken a félicité le ministre israélien des affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, pour les accords d'Abraham, qui constituent un grand exemple de paix dans la région.