Antony Blinken testera l'adoucissement des relations avec la Chine
Les questions sur la table ne seront pas très différentes. Deux mois après que Joe Biden et Xi Jinping se sont assis face à face en Indonésie, la guerre en Ukraine et la situation tendue à Taïwan occuperont à nouveau une grande partie des discussions. Toutefois, le secrétaire d'État américain Antony Blinken abordera également la question de l'arsenal nucléaire chinois, ainsi que la question des Américains détenus sur le sol chinois.
Blinken doit se rendre à Pékin les 5 et 6 février pour rencontrer le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang. Cette rencontre fait suite à celle entre le président Biden et son homologue chinois Xi Jinping en novembre dernier, à la veille du sommet du G20. À l'époque, Washington avait promis de "maintenir des lignes de communication ouvertes" avec la Chine. Ce voyage est donc un test important pour savoir si l'apaisement des relations entre la Maison Blanche et Pékin, dont on parlait il y a deux mois, est une réalité.
La réunion, qui aura lieu dans trois semaines, a été annoncée par le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin. Lors de la conférence de presse, il a confirmé la visite de Blinken et a exprimé la volonté de son pays de développer ses relations avec les États-Unis conformément aux trois principes de "respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant". Il a ajouté qu'il s'attendait à une volonté conciliante de la part de la secrétaire d'État d'"adhérer au dialogue plutôt qu'à la confrontation" et de chercher à progresser dans ce qu'il espère être des pourparlers fructueux pour les deux pays.
Wenbin a exprimé la volonté de son pays sans ignorer la situation tendue dans l'ordre mondial. L'essor de la Chine modifie un paysage dans lequel les États-Unis doivent se mettre en mouvement pour regagner le terrain perdu. Néanmoins, la visite d'Antony Blinken est un geste positif en termes d'approfondissement des liens entre les États-Unis et la Chine. Il ne faut pas oublier que la visite de novembre était la première rencontre entre le président américain et son homologue chinois depuis l'arrivée de l'administration Biden à la Maison Blanche il y a deux ans. Le processus de rapprochement, loin d'être agile, n'a donc pas été facile pour les deux parties.
Le porte-parole du ministère a également fait référence à cette réunion, déclarant qu'"il est à espérer que les États-Unis pourront travailler avec la Chine pour mettre pleinement en œuvre les importants accords communs conclus entre les deux chefs d'État, et ramener les relations sino-américaines sur la voie d'une croissance solide et stable". La croissance pourrait être stimulée au même moment à Zurich, où la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, et le vice-Premier ministre chinois, Liu He, se rencontreront en marge du Forum économique mondial (WEF) de Davos.
Le département du Trésor américain a publié un communiqué diffusé par l'agence Bloomberg annonçant que les représentants "échangeront leurs points de vue sur les développements macroéconomiques et d'autres questions économiques". Yellen a organisé une tournée dans plusieurs pays africains - Afrique du Sud, Sénégal et Zambie - prévue du 17 au 28 janvier, mais celle-ci sera modifiée après l'annonce de sa rencontre avec le représentant chinois. Liu He restera en Suisse pour le WEF, qui se termine demain, jeudi 19 janvier.
Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.