Des centaines de personnes se sont rassemblées à l'aéroport de Bagdad pour réclamer leur vengeance contre les États-Unis

Un an après l'assassinat de Soleimani

AFP/ATTA KENARE - Les Iraniens se rassemblent autour d'un véhicule transportant le cercueil du général Qassem Soleimani

Il y a exactement un an, la nouvelle de l'assassinat du commandant des forces de Quds, lors d'une attaque près de l'aéroport de Bagdad, a été diffusée. Soleimani était une figure éminente des forces armées persanes, et cette attaque audacieuse contre l'Iran a pris le monde par surprise.

La situation au Moyen-Orient devient à nouveau extrêmement tendue et dangereuse. On craignait que l'Iran ne riposte contre les États-Unis, qui étaient à l'origine de l'attaque. La décision du président américain Donald Trump d'ordonner la mort du puissant commandant iranien Qasem Soleimani était une manœuvre risquée pour intimider l'Iran.

Le Pentagone a annoncé la mort dans une attaque de drone sur l'aéroport international de Bagdad de Soleimani et celle du vice-président de la milice chiite irakienne, les Forces de mobilisation du peuple (PMP), Abu Mahdi al-Muhandis. Cette attaque a provoqué la mobilisation de la société iranienne qui est descendue dans la rue pour crier vengeance.

La vérité est que malgré les multiples menaces que l'Iran a proférées contre les Etats-Unis, il n'y a finalement pas eu de véritables représailles contre le pays américain. Le bombardement par la République islamique de deux bases aériennes en Irak où étaient déployées des troupes américaines laissait présager une augmentation encore plus importante de la violence, mais cette attaque a été brouillée par l'abattage "accidentel" d'un avion ukrainien.

Ces derniers mois et à l'approche de l'anniversaire de la mort de Soleimani, les menaces entre ces deux pays n'ont fait qu'augmenter. Aujourd'hui marque exactement un an depuis cet attentat et des centaines de personnes se sont rassemblées samedi soir et dimanche à l'aéroport de Bagdad pour appeler à la vengeance contre les États-Unis.

Les personnes rassemblées, sympathisants du groupe pro-gouvernemental People's Multitude, des milices pro-iraniennes et d'autres factions armées, portaient des portraits de Soleimani et de Muhandis, qui ont été tués lors d'une attaque par un drone américain, et des banderoles avec des slogans contre le pays américain.

Du même endroit de la route de l'aéroport où l'attaque a eu lieu il y a un an, ils ont scandé des chants contre les États-Unis et exigé la mise en œuvre de la résolution adoptée par le Parlement irakien peu après l'assassinat ciblé, demandant le départ des troupes américaines du pays.

"Nous sommes honorés d'être à l'endroit où Abu Mahdi al-Muhandis et Qassem Soleimani ont été tués par l'ignoble Trump et les forces d'occupation américaines", a déclaré le chef de la foule, Faleh al Fayad, lors de l'événement.

Le rassemblement était un avant-goût de la grande manifestation prévue ce dimanche pour commémorer le premier anniversaire de la mort des deux dirigeants et qui partira de la place Tahrir, l'épicentre de la capitale irakienne.

Les participants au rassemblement ont également demandé que les résultats de l'enquête sur l'attentat, au cours duquel huit autres personnes ont été tuées, soient révélés et que les responsables à l'intérieur et à l'extérieur de l'Irak soient punis.

Ils ont qualifié l'action américaine de "crime d'aéroport" et de "meurtre des leaders de la victoire", en raison du rôle que ces deux leaders ont joué dans la défaite de l'État islamique en Irak, où l'Iran a soutenu son voisin par des conseils militaires et des milices chiites.