L'Arabie saoudite et les États-Unis se rencontrent. Riyad se prépare à accueillir le président américain Joe Biden, ce qui coïncide avec la récente visite du vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khalid bin Salman, à Washington. Au cours de cette visite, le vice-ministre a tenu une série de réunions avec un certain nombre de hauts fonctionnaires américains, dont le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le secrétaire d'État Anthony Blinken.
Cette visite était l'une des plus longues de Salman aux États-Unis, et il a été rapporté que les principaux objectifs de la visite étaient de parvenir à des accords sur les fournitures de pétrole, ainsi que des pourparlers qui auraient inclus le conflit en cours au Yémen.

En ce sens, la question du pétrole est l'une des questions qui préoccupent le plus l'administration Biden, qui tente d'isoler la Russie depuis qu'elle a décidé d'envahir l'Ukraine fin février, une opération qui se poursuit aujourd'hui face à la résistance de l'armée ukrainienne et à l'aide internationale.
Les observateurs soulignent que la présence de la délégation de la Maison Blanche à Riyad est une réponse au besoin des Etats-Unis d'une augmentation significative de la production de pétrole. Des sources américaines indiquent également que Biden se prépare à se rendre en Arabie saoudite à la fin du mois de juin dans le cadre de son voyage au Moyen-Orient.

Ils affirment également que Biden tente d'obtenir des promesses du prince Mohammed bin Salman pour répondre à la demande américaine d'augmentation de la production avant la visite.
Dans le but de rétablir l'équilibre des marchés mondiaux, l'administration américaine tenterait de convaincre Riyad de la nécessité d'augmenter sa production de pétrole, ce qu'il avait initialement refusé de faire, arguant que "les marchés sont déjà bien approvisionnés". Pour l'instant, l'Arabie saoudite n'a pas cédé aux pressions américaines visant à augmenter la production de pétrole, ce qui a obligé les États-Unis à puiser dans leurs réserves de pétrole.
Ainsi, l'Arabie saoudite respecterait son accord avec la Russie au sein de l'alliance OPEP+, malgré le boycott qui est tenté au niveau international. En fait, il est peu probable que la position de l'Arabie saoudite sur la production change, car à plusieurs reprises, le ministre saoudien de l'Énergie, Abdulaziz bin Salman, a réitéré son engagement à "soutenir la Russie en tant que membre de l'OPEP+".

Ainsi, les Saoudiens n'envisagent pas de bloquer la Russie sur le plan énergétique, pas plus que les Émirats arabes unis. Tant bin Salman que son homologue émirati, Suhai Al Mazrouei, soulignent que l'OPEP+ ne peut être politisée. Pour bin Salman, "la mission de l'OPEP+ est de stabiliser le marché. Si nous demandons à l'un des membres de partir, nous augmenterons les prix, ce qui va à l'encontre de ce que veulent les consommateurs", faisant ainsi référence à la proposition américaine de laisser la Russie en dehors.
Ce qui est clair, c'est que les États-Unis ne cesseront pas de tenter d'encercler la Russie dans cet approvisionnement et de provoquer ainsi une augmentation de la production pétrolière des pays membres de l'Organisation, dont la Russie ne fait pas partie. Cependant, pour le moment, il ne semble pas que l'Arabie saoudite va céder, du moins pas de manière simple.
Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra