Le climat rapproche les grandes puissances malgré leurs différences

Le sommet de la Journée de la Terre réunit les grands dirigeants mondiaux pour discuter de nouvelles mesures et de nouveaux objectifs pour lutter contre le changement climatique en réduisant les gaz à effet de serre. Le sommet organisé par les États-Unis se déroule sous forme virtuelle et compte 40 pays, dont la Chine de Xi Jinping et la Russie de Vladimir Poutine, tandis que l'Europe est représentée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron. Après des mois de tensions entre les États-Unis, la Russie et la Chine au sujet des sanctions imposées par ces administrations, il semble que ce sommet servira à calmer les esprits et à se concentrer sur un seul point, le climat.
Après quatre années d'isolement de l'administration Trump en matière de lutte contre le changement climatique, les États-Unis sont prêts à reprendre le leadership international, et accueillent le sommet les 22 et 23 avril. Le président Joe Biden cherche à réaliser l'une de ses grandes promesses de campagne, à savoir faire des États-Unis le pays de référence et bien placé dans la communauté internationale, pour mener la question de l'environnement au niveau mondial. Le sommet coïncide avec la Journée de la Terre et constitue le prélude à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26), qui se tiendra à Glasgow en novembre de cette année. "Le sommet sur le climat organisé par les États-Unis à l'occasion du #EarthDay réunira les dirigeants du monde entier pour qu'ils s'engagent à prendre des mesures urgentes contre le changement climatique. Le sommet sera un événement clé sur la route vers la COP26", ont tweeté les Nations unies.

La semaine dernière, les États-Unis et la Chine se sont engagés à coopérer pour réduire le réchauffement climatique, les deux États renforceront la mise en pratique de l'accord de Paris, comme l'ont convenu l'envoyé spécial pour le climat, John Kerry, et son homologue chinois à Pékin. Cette rencontre intervient alors que les deux dirigeants sont à couteaux tirés sur les violations présumées des droits de l'homme dans la région du Xinjiang et à Hong Kong, sur l'ingérence de Pékin à Taïwan et sur la lutte en matière de guerre technologique. Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est montré encouragé : "Je suis encouragé par le fait que la Chine et les États-Unis se soient engagés à travailler ensemble pour faire face à la crise climatique en vue de la COP26 et au-delà. La coopération entre les deux pays a été essentielle pour garantir l'accord de Paris et reste essentielle aujourd'hui pour tenir ses promesses." Rappelons qu'après avoir pris ses fonctions, le président Joe Biden a signé un décret permettant au pays de revenir officiellement à l'accord de Paris

L'augmentation de la température mondiale devrait alerter les délégations présentes au sommet, afin que les participants s'engagent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels. L'un des principaux objectifs pour 2050 est de rendre le pays neutre en carbone, ce qui signifie que la quantité de carbone retirée de l'environnement sera égale ou supérieure à la quantité émise d'ici 2050. Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a fait référence à l'importance des États-Unis dans la lutte contre le changement climatique : "l'implication des États-Unis après quelques années d'absence de la table sur le climat est quelque chose que les gens examineront pour s'assurer qu'ils sont sérieux et engagés.... Mais il ne fait aucun doute que nous avons besoin d'un pays de la stature des États-Unis pour faire partie de la solution et non du problème si nous voulons avancer en tant que planète", a déclaré M. Trudeau.

Vladimir Poutine sera l'une des personnalités les plus importantes participant au sommet, car la tension diplomatique entre les États-Unis et la Russie n'a pas diminué ces derniers mois, en raison de l'arrestation du chef de l'opposition Aleksei Navalny, qui est en prison en mauvaise santé. Le président russe a déclaré que les émissions de gaz à effet de serre de la Russie devraient être inférieures à celles de l'Union européenne au cours des 30 prochaines années, "c'est une tâche difficile en raison de la taille de notre pays, des particularités de sa géographie, de son climat et de sa structure économique. Mais je suis absolument certain qu'un tel objectif - compte tenu de notre potentiel scientifique et technologique - est absolument réalisable", a déclaré M. Poutine.