Des diplomates et militaires français en visite à Laayoune sur fond de conflit sur le Sahara occidental
Le maire de Laayoune, Moulay Hamdi Ould Errachid, a reçu mardi une délégation composée de membres de l'armée française et de plusieurs diplomates venus dans la principale enclave du Sahara occidental au nom de l'ambassade de France au Maroc, ont indiqué les autorités locales dans un communiqué officiel diffusé sur les réseaux sociaux.
Moulay Hamdi Ould Errachid a prononcé quelques mots pour rappeler les étapes du développement et de l'évolution de la capitale du Sahara occidental depuis la fameuse Marche verte marocaine sur le territoire sahraoui (6 novembre 1975), après le départ de l'Espagne en tant que puissance colonisatrice. Le tout dans une bonne ambiance.
Cette visite revêt une grande importance car elle intervient à un moment de tension dans les relations diplomatiques entre la France et le Maroc, marquées par des désaccords sur des questions importantes telles que le taux élevé de refus par la France des visas Schengen pour les citoyens marocains et, surtout, le manque de soutien de la France au royaume marocain sur la question du Sahara occidental.
Les relations entre le Maroc et la France se sont également envenimées récemment en raison des critiques formulées en France à l'encontre de la décision du Maroc de ne pas demander d'aide à la nation européenne à la suite du violent tremblement de terre du 8 septembre. Le Maroc a bien demandé la coopération sur le terrain de l'Espagne, des Émirats arabes unis, du Qatar et du Royaume-Uni, mais pas des autres pays qui ont proposé leur aide, comme la France et les États-Unis. Le roi Mohammed VI a justifié cette décision par le droit du pays nord-africain à prendre ses propres décisions souveraines et par le principe selon lequel la meilleure aide est utile et nécessaire, excluant une sursaturation de l'assistance, qui aurait nui à la bonne coordination des équipes d'aide et d'urgence sur le terrain après le terrible tremblement de terre.
La question du Sahara est d'une grande importance pour le Maroc car il en va de son intégrité territoriale. Le pays nord-africain revendique la région comme sienne et propose une initiative de large autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, dans le respect des résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU). Cette proposition est axée sur le développement du territoire dans tous les domaines, en donnant aux autorités sahraouies une grande marge de manœuvre et en réservant la défense et la politique étrangère à l'État marocain. Cette initiative bénéficie d'un fort soutien international de la part de pays tels que les États-Unis, les Émirats arabes unis, Israël, l'Allemagne et l'Espagne elle-même, qui considèrent la proposition marocaine comme la manière la plus réaliste, sérieuse et crédible de résoudre le conflit sahraoui.
De l'autre côté, le Front Polisario préconise l'organisation d'un référendum sur l'indépendance du peuple sahraoui, ce qui est difficile à réaliser et bénéficie d'un soutien international moindre, y compris de la part de l'Algérie, le grand rival politique du Maroc au Maghreb.
Des déclarations sur la question du Sahara occidental sont maintenant attendues de la part du Conseil de sécurité de l'ONU, la présidence brésilienne de l'organe exécutif de l'ONU ayant programmé trois réunions sur cette question pour le mois d'octobre.