Les Émirats soutiennent l'Égypte dans les tensions avec Trump sur son plan pour Gaza

Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, président des Émirats arabes unis - PHOTO/Hamad Al Kaabi/Cour présidentielle des Émirats arabes unis via REUTERS
Le Caire a besoin du soutien des pays arabes, en particulier des nations du Golfe, pour adopter une position arabe unifiée sur Gaza 

Les Émirats arabes unis se sont prononcés sur les projets du président américain Donald Trump concernant le territoire palestinien. Lors d'un appel téléphonique avec le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, le président émirati, le cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, a souligné « l'importance de travailler à un paix juste et durable dans la région, qui garantisse la sécurité et la stabilité pour tous ».

Le dirigeant émirati a également réitéré son soutien à la solution à deux États, rejetant « toute tentative de déplacer les Palestiniens et de leur refuser les droits qui leur reviennent », comme l'a rapporté l'agence de presse émiratie. 

La position de Cheikh Mohammed bin Zayed s'inscrit dans le cadre du soutien des Émirats arabes unis au président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, à un moment de tensions avec Trump concernant le déplacement des Palestiniens de Gaza. On s'attend à ce que l'Arabie saoudite offre le même soutien à l'Égypte pour faire face aux pressions de Washington.  

L'Égypte a besoin du soutien des pays arabes, en particulier des nations du Golfe, pour adopter une position arabe unifiée sur Gaza. À cet égard, Le Caire accueillera un sommet arabe d'urgence prévu le 27 février, au cours duquel les défis liés à la question palestinienne seront abordés. Lors de cette rencontre, les participants tenteront également de parvenir à une position arabe unifiée pour rejeter la proposition de Trump de réinstaller les habitants de Gaza en Égypte et en Jordanie. 

Le président égyptien a lié sa visite à Washington et sa rencontre avec Trump à la décision de ne pas aborder la question du déplacement des Palestiniens et de leur réinstallation dans d'autres pays de la région. Ce message a clairement indiqué que la proposition de Trump pour Gaza représente une menace pour la sécurité nationale de l'Égypte et un coup porté à son image. 

Deux sources sécuritaires ont révélé au Wall Street Journal qu'Al-Sissi « ne se rendra pas à Washington si l'ordre du jour inclut le plan de Trump de déplacer les Palestiniens du territoire ». Pour l'instant, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdel Aaty, a déjà rencontré Marco Rubio pour souligner le rejet par son gouvernement du déplacement des Palestiniens. 

Abdel Fattah Al-Sisi et Mohamed Bin Zayed Al-Nahyan - PHOTO/Cour présidentielle des Émirats arabes unis/REUTERS/ARABICPHOTO

D'autre part, Le Caire a également élaboré un plan détaillé, en coordination avec les pays arabes, pour reconstruire Gaza, permettant à ses habitants de rester dans l'enclave. Selon les premiers détails de l'initiative révélés à la chaîne Al Arabiya, l'Égypte prévoit d'établir plusieurs zones de sécurité dans un délai de six mois.

Ces zones seraient nettoyées et des infrastructures clés telles que des hôpitaux et des écoles seraient construites pour faciliter le retour des habitants. De nouveaux logements seraient construits sur une période de 18 mois. Selon des sources du média saoudien, le projet bénéficiera de la participation de 24 entreprises internationales et de 18 cabinets de conseil, ainsi que du soutien du monde arabe et de l'Europe. 

Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rencontrent à la Maison Blanche à Washington, États-Unis, le 4 février 2025 - REUTERS/ ELIZABETH FRANTZ.

Aucun détail n'a encore été révélé sur le financement de la reconstruction ni sur les pays qui participeront à la conférence. Il est prévu que ce plan soit abordé lors de la prochaine réunion d'urgence de la Ligue arabe. 

De son côté, Trump a réitéré sa proposition de prendre et de gérer Gaza, voire de déplacer sa population, lors d'une réunion avec le roi jordanien Abdallah II à Washington. Lors de cette rencontre, il a rappelé que les États-Unis fournissaient une aide économique considérable à la Jordanie et à l'Égypte. L'année dernière, Washington a alloué 1,3 milliard de dollars d'aide militaire à l'Égypte et, en décembre, a autorisé une vente potentielle d'armes d'une valeur supérieure à 5 milliards de dollars.