Erdogan met en garde la Grèce : « Nous ne reculerons pas en Méditerranée »
Le climat dans les eaux de la Méditerranée orientale s'intensifie de semaine en semaine. Il y a quelques jours, l'Union européenne (UE) envisageait des sanctions contre Ankara, mais cette réponse de Bruxelles aux activités turques dans ce qui est censé être une zone économique exclusive (ZEE) grecque n'a pas fait reculer Recep Tayyip Erdogan dans son intérêt pour ces eaux. Lundi, le président turc a averti Athènes qu'ils ne reculeraient pas en Méditerranée : « Nous ne reculerons pas en ce qui concerne le navire de forage turc et les navires de protection qui l'accompagnent en Méditerranée ».
Erdogan a critiqué l'avertissement de Navtex - ou message international de sécurité maritime - que les autorités grecques ont fait, comme un acte qui menace la sécurité côtière et de navigation de tous les navires dans la région. « La Grèce a déclaré son propre Navtex illégalement et en mauvaise forme (...) Avec cette approche, la Grèce a semé un chaos dont elle ne pourra pas s'échapper », a déclaré Erdogan, cité par Reuters. Pour sa part, la Grèce va commencer des exercices militaires avec des tirs réels pendant trois jours dans le sud-est de l'île grecque de Crète, selon les responsables grecs, ce qu'Erdogan a considéré comme un « acte qui met en danger la sécurité côtière ». Le président turc, dans son discours, a blâmé la Grèce pour « tous les conflits dans la région ».
Au vu de cet échange de déclarations et d'actions, l'Allemagne a intensifié les efforts diplomatiques pour empêcher l'escalade des tensions entre les deux pays, en envoyant son ministre des affaires étrangères Heiko Mass à Athènes et à Ankara. « Selon nous, un dialogue direct et des mesures des deux parties pour calmer la situation sont nécessaires pour trouver une solution afin de (réduire) les tensions », a déclaré le porte-parole du ministère allemand des affaires étrangères, Christofer Burger.
L'Allemagne, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, a exprimé son inquiétude et déclaré qu'« elles pourraient avoir des conséquences encore plus graves ». Berlin est réticent à imposer des sanctions à la Turquie et une réunion des ministres des affaires étrangères de l'UE devrait avoir lieu dans la capitale allemande cette semaine pour discuter de la crise en Méditerranée orientale. Le conflit entre les deux membres de l'OTAN sur les droits de la mer Méditerranée s'est répercuté dans toute l'Europe.
Les tensions entre la Grèce et la Turquie ont augmenté au début du mois d'août après qu'Ankara ait envoyé l'Oruç Reis, un navire de prospection, escorté par des navires de guerre, pour effectuer une exploration sismique dans les eaux que les deux pays revendiquent comme étant les leurs et en réponse à l'accord signé entre la Grèce et l'Égypte sur la ZEE.
Cette action d'Ankara a sonné toutes les alarmes à Athènes et dans l'armée grecque, et le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a décidé d'envoyer des frégates grecques pour suivre le navire turc.
Ce conflit sur les droits économiques dans cette région a maintenu la Turquie et la Grèce sous tension pendant des semaines, dans une situation qui est au bord de la confrontation militaire. Ce différend dure depuis plus de dix ans, lorsqu'un grand gisement de gaz naturel a été découvert dans cette région. La Turquie a déjà averti qu'elle ne relâchera pas ses efforts dans sa recherche d'énergie en Méditerranée orientale.