La Maison Blanche a souligné la nécessité d'un "consensus" et d'un "dialogue politique"

Les États-Unis regrettent l'adoption de la première loi israélienne de réforme judiciaire

PHOTO/AFP/RONALDO SCHEMIDT - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

Depuis que le gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu a annoncé son intention de réformer le système judiciaire du pays, ce dernier est en proie à des tensions internes. La mesure proposée par l'exécutif a provoqué une situation sans précédent dans le pays, entraînant des manifestations de masse et une profonde division sociale.

La réforme judiciaire a également provoqué un refroidissement considérable des liens entre Israël et son principal allié international, les États-Unis. L'administration de Joe Biden a exprimé à plusieurs reprises son rejet des mesures prises par le gouvernement israélien, qu'il s'agisse des projets de réforme judiciaire ou de la construction de colonies en Cisjordanie.  

Une fois de plus, Washington s'est prononcé sur la réforme controversée du système judiciaire israélien, réaffirmant la nécessité d'un "large consensus" pour que "les changements importants dans une démocratie soient durables". Dans un communiqué publié par la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, l'administration Biden a condamné l'adoption par la Knesset du premier projet de réforme judiciaire.  

"Il est regrettable que le vote d'aujourd'hui ait eu lieu avec la plus faible majorité possible", a déclaré le communiqué. Malgré des manifestations et des critiques massives, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, le parlement israélien a ratifié la première partie de la réforme judiciaire, qui vise à limiter le pouvoir de la Cour suprême. Biden, comme d'autres dirigeants internationaux, a souligné l'importance de protéger l'indépendance du pouvoir judiciaire, pilier essentiel de la démocratie. Toutefois, certains politiciens républicains ont accusé le président américain de s'immiscer dans les affaires intérieures d'Israël.  

PHOTO/AFP/MENAHEM KAHANA - Un manifestant portant un masque à l'effigie du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

Dans sa déclaration, la Maison Blanche souligne son amitié traditionnelle avec Israël et rappelle que les négociations se poursuivent et "vont probablement continuer dans les semaines et les mois à venir pour forger un engagement plus large". Les États-Unis expriment également leur volonté de continuer à soutenir les efforts du président israélien Isaac Herzog et d'autres dirigeants nationaux dans "leur recherche d'un consensus plus large par le biais du dialogue politique".  

Après avoir approuvé la première loi de la réforme controversée, M. Netanyahou a annoncé que le gouvernement et l'opposition reprendraient dans les prochains jours les discussions sur les changements judiciaires dans l'espoir de parvenir à un accord d'ici la fin du mois de novembre. Il a également souligné que les tribunaux resteraient indépendants. Le chef de l'opposition, Yair Lapid, ancien Premier ministre, a qualifié les déclarations de Netanyahu de "mensonges", affirmant qu'il ne cherchait qu'à désamorcer les tensions avec Washington et à calmer les protestations.  

PHOTO/AFP/RONALDO SCHEMIDT - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

Malgré le désaccord actuel entre Biden et Netanyahu, la coopération entre les deux pays sur des questions clés telles que la sécurité et la coopération militaire reste intacte. La semaine dernière, le président américain a également invité le premier ministre israélien à Washington pour une visite officielle dans le courant de l'année. "Nous avons une amitié de longue date avec le gouvernement d'Israël qui transcende toute question", a déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d'État, selon Reuters. Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche, a également souligné lors d'une conférence de presse que l'engagement de Washington à l'égard d'Israël restait "inébranlable".

Outre les États-Unis, l'Union européenne "partage les préoccupations des manifestants concernant la réforme judiciaire", a déclaré un fonctionnaire de l'UE au Jerusalem Post. Comme les manifestants, Bruxelles craint que ces changements ne limitent la capacité de la Cour suprême à contester les décisions du gouvernement, ce qui affaiblirait son pouvoir. 

Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.