Israël participe aux pourparlers sur la trêve à Gaza en Égypte

Un char de combat de l'armée israélienne en mouvement lors d'opérations dans la bande de Gaza le 1er juillet 2024 - AFP/ISRAEL ARMY
Ces discussions interviennent une semaine après celles qui ont eu lieu à Doha entre les médiateurs américain, qatari et égyptien
  1. Empêcher le réarmement
  2. Intérêts personnels

Des émissaires israéliens participent vendredi au Caire à des discussions indirectes sur une trêve à Gaza et la libération des otages détenus par le Hamas, qui dirige ce territoire palestinien dévasté par plus de dix mois de guerre avec Israël.

Ces pourparlers interviennent une semaine après ceux qui ont eu lieu à Doha entre les médiateurs américain, qatari et égyptien, le chef du Mossad (l'agence israélienne de renseignement extérieur), David Barnea, et le chef du Shin Bet (l'agence de sécurité intérieure), Ronen Bar.

Le porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Omer Dostri, a déclaré jeudi que David Barnea et Ronen Bar se trouvaient déjà au Caire, où ils « négocient pour faire avancer un accord sur la libération des otages » enlevés le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre.

M. Dostri n'a pas précisé qui était présent lors des pourparlers dans la capitale égyptienne, mais les médias israéliens ont indiqué qu'il y avait des représentants du Hamas et du Hamas. 
Les médias israéliens affirment que des représentants de Washington étaient également présents.

Le président américain Joe Biden a souligné cette semaine l'urgence d'un cessez-le-feu à Gaza et de la libération des otages lors d'une conversation téléphonique avec M. Netanyahu.
Les pourparlers font suite à une neuvième tournée au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui n'a débouché sur aucune avancée.

La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza a non seulement fait des dizaines de milliers de morts, mais aussi dévasté le territoire et provoqué des déplacements massifs de population.

Vendredi, des témoins ont fait état de tirs d'artillerie lourde à Khan Younis et Rafah, dans le sud, et à Deir el Balah, dans le centre, où un enfant a été blessé par des tirs d'artillerie.

Empêcher le réarmement

Selon un journaliste de l'AFP, des affrontements ont également eu lieu dans le sud de la ville de Gaza, dans le nord du territoire.

L'armée israélienne a affirmé avoir « éliminé des dizaines de terroristes et démantelé des dizaines de sites d'infrastructures terroristes » à Khan Younès et Deir el Balah.

Lors des négociations de Doha, Washington a présenté une proposition de trêve, dont le contenu n'a pas été rendu public. M. Blinken a déclaré qu'Israël l'avait acceptée et a appelé le Hamas à faire de même.

Mais les autorités israéliennes n'ont pas encore annoncé publiquement leur approbation de la proposition américaine, que le Hamas a rejetée en raison des « nouvelles conditions » incluses dans le plan.

Le mouvement islamiste accuse les Etats-Unis d'avoir intégré des « conditions israéliennes » dans la proposition, concernant notamment le maintien de troupes israéliennes à la frontière entre Gaza et l'Egypte (secteur connu sous le nom de « Corridor Philadelphique »).

M. Netanyahu a exprimé sa détermination à maintenir les troupes israéliennes sur cette bande de terre le long de la frontière, dont elles ont pris le contrôle en mai.

« Le Premier ministre défend le principe selon lequel Israël doit contrôler le corridor Philadelphie pour empêcher le Hamas de se réarmer, ce qui lui permettrait de commettre à nouveau les horreurs du 7 octobre », a déclaré son bureau jeudi.

Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, avec le fils d'un combattant des Brigades Al-Qassam tué dans les combats avec Israël, lors d'une manifestation dans la ville de Gaza, le 24 mai 2021 - AFP/EMMANUEL DUNAND.

Intérêts personnels

La guerre a éclaté le 7 octobre, lorsque des combattants du Hamas ont lancé une attaque qui a fait 1.199 morts dans le sud d'Israël, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Parmi les morts figurent plus de 300 militaires.

Ils ont également pris 251 otages, dont 105 se trouvent toujours à Gaza, parmi lesquels 34 ont été déclarés morts par l'armée.

En réponse, Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé une offensive qui a déjà fait au moins 40 265 morts dans la bande de Gaza, selon un bilan officiel. 40 265 morts à Gaza, selon le ministère de la santé du territoire, qui ne précise pas s'il s'agit de civils ou de combattants.

À la fin de sa tournée, M. Blinken a souligné que Washington s'opposait à « une occupation à long terme de Gaza par Israël ».

Le Hamas, considéré comme une organisation « terroriste » par les États-Unis, Israël et l'Union européenne, exige la mise en œuvre du plan annoncé par M. Biden le 31 mai, qui prévoit une trêve de six semaines, le retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et la libération des otages.

Une deuxième phase prévoit un retrait total d'Israël du territoire palestinien.

Mais après plus de dix mois de guerre, certains ne voient plus de trêve possible.

« Je le dis avec tristesse. Je ne pense pas que cela arrivera (...). Tout le monde (...) est motivé par des intérêts personnels, tant en Israël que dans les autres camps, et même parmi les médiateurs », déplore Ran. Sadeh, un Israélien de 57 ans consulté par l'AFP à Tel Aviv.