Israël élimine un commandant du Fatah dans le sud du Liban

Une frappe aérienne israélienne sur la ville côtière de Sidon, au sud du Liban, a éliminé Khalil Makdah, membre des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche armée du Fatah. Cette attaque, qui a fait des dizaines de blessés, est la première à viser des membres du groupe palestinien depuis le début de la guerre, il y a plus de dix mois.
Ce n'est toutefois pas la première fois qu'Israël prend la ville libanaise pour cible, puisqu'il y a moins de quinze jours, un drone a frappé le commandant palestinien du Hamas, Samer al-Hajj, dans la même ville.
The IDF confirms carrying out an airstrike near the coastal Lebanese city of Sidon earlier today, killing Fatah official Khalil Makdah.
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) August 21, 2024
Khalil is the brother of senior Fatah official Munir Makdah, who has been accused by Israel for years of working with Hezbollah and the IRGC to… pic.twitter.com/tupJBvbCwN
Israël accuse Makdah de travailler avec son frère Mounir, haut responsable du parti politique dirigé par Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, pour faire passer des armes en Cisjordanie, prétendument en collaboration avec le Hezbollah et les Gardiens de la révolution islamique d'Iran.

« Nous continuerons à attaquer les cibles basées au Liban qui orchestrent des activités terroristes en Cisjordanie« , a souligné l'armée israélienne dans un communiqué, accusant une nouvelle fois le Liban d' »abriter des terroristes ».
Mounir, qui est également commandant en chef des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa au Liban, a qualifié la mort de son frère d'« insigne d'honneur », assurant à la chaîne d'information libanaise Al Mayadeen que « la résistance reste ferme ». « Les assassinats nous rendent plus forts », a-t-il déclaré au média affilié au Hezbollah.

Le Fatah, quant à lui, a déclaré que l'assassinat de Makdah « est une nouvelle preuve qu'Israël veut déclencher une guerre à grande échelle dans la région », selon l'AFP.
L'assassinat de M. Makdah intervient à un moment de forte tension entre Israël et le Hezbollah, après que l'armée israélienne a éliminé le principal commandant de la milice libanaise, Fuad Shukr, à Beyrouth, l'accusant d'avoir planifié l'attentat qui a tué 12 enfants sur les hauteurs du Golan.
Major Damage to several Residential Homes within Katzrin in the Golan Heights, following a Barrage of over 40 Rockets launched by Hezbollah at the City. pic.twitter.com/wyKk8CPeht
— OSINTdefender (@sentdefender) August 21, 2024
Depuis, sur fond de menaces de la République islamique d'Iran à l'encontre de l'État hébreu, les combats se sont intensifiés de part et d'autre de la frontière. Au cours des dernières heures, le Hezbollah a tiré 50 obus sur le nord d'Israël, blessant légèrement une personne.
La milice libanaise soutenue par Téhéran a revendiqué l'offensive, affirmant qu'elle visait une base militaire sur le plateau du Golan en réponse à une série d'attaques israéliennes, dont l'une a tué un commandant du Front al-Fatah.
This video is from what appears to be the result of a strike the @IDF conducted in the Bekaa Valley area this evening.
— Lt. Col. (R) Peter Lerner (@LTCPeterLerner) August 19, 2024
Clearly seen are the dramatic secondary launches from rockets stored in the rural area under #Hezbollah control. pic.twitter.com/JPpt3Df9T8
Cette semaine, Israël a également bombardé des entrepôts d'armes du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa, bastion du groupe chiite. « Des explosions secondaires ont été identifiées après les frappes, indiquant la présence de grandes quantités d'armes dans les installations ciblées », a déclaré l'armée israélienne.
M. Biden souligne l'urgence d'un cessez-le-feu
Alors que la violence continue de s'intensifier le long de la frontière israélo-libanaise, les États-Unis font pression en faveur d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qui pourrait également réduire les tensions avec le Hezbollah.
À cet égard, le président Joe Biden a souligné la « nécessité urgente » de conclure une trêve dans l'enclave palestinienne en échange de la libération de plus de 100 otages, lors d'un appel téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. M. Biden a également souligné que les négociations à venir au Caire étaient cruciales.
Cette conversation fait suite à un voyage au Moyen-Orient du secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui a terminé sa visite régionale sans parvenir à un accord en raison du rejet par le Hamas de la proposition de Washington.