Israël rappelle ses ambassadeurs en Espagne, en Norvège et en Irlande pour des consultations sur la reconnaissance du statut d'État palestinien

Ambassadrice d'Israël à Madrid Rodica Radian-Gordon - PHOTO/FILE
L'État israélien a annoncé de "graves conséquences" pour l'importante mesure politique prise par ces pays 
  1. Un conflit grave

Israël a rappelé les ambassadeurs israéliens en Espagne, en Norvège et en Irlande pour consultations après que ces trois pays ont annoncé leur initiative de reconnaître officiellement l'État palestinien. 

La Norvège, l'Espagne et l'Irlande reconnaîtront officiellement l'État de Palestine le 28 mai, comme l'ont annoncé leurs plus hautes autorités, ce qui a provoqué le rejet le plus absolu de la part de l'État israélien, qui a procédé au rappel de ses ambassadeurs auprès de ces nations pour consultations, par l'intermédiaire du ministère des Affaires étrangères. 

Ainsi, Rodica Radian-Gordon, ambassadrice d'Israël en Espagne, Dana Erlizh, ambassadrice en Irlande, et Avi Nir-Feldklein, ambassadeur d'Israël en Norvège, devront revenir sur le territoire national et abandonner leurs missions diplomatiques dans les pays qui ont ouvert une crise diplomatique avec le pays du Moyen-Orient après sa détermination à soutenir la création d'un Etat palestinien.  

"J'ai ordonné le retrait immédiat des ambassadeurs pour consultations à la lumière des décisions de ces pays de reconnaître un État palestinien"a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, sur le réseau social X. 

L'appel aux consultations est un outil de protestation diplomatique qui implique le rappel temporaire de l'ambassadeur pour qu'il se présente devant le ministre des affaires étrangères et reçoive des instructions privées. 

Le ministère demande à son ambassadeur de retourner dans son pays. Selon les cas, cette absence est d'une durée indéterminée. Dans ce cas, l'objectif de cette mesure est d'envoyer un message symbolique à ces pays sur la crise diplomatique qui a éclaté, dans un geste qui sert à montrer le désaccord avec les pays qui ont pris la décision de reconnaître l'Etat de Palestine. 

Parallèlement, Israël a également convoqué sur son territoire les représentants diplomatiques de l'Espagne, de l'Irlande et de la Norvège pour manifester son profond mécontentement face à l'intention de reconnaître officiellement l'État palestinien.  

La communauté internationale s'est efforcée à maintes reprises de résoudre le conflit palestinien par la formule de la reconnaissance de deux États dans la même région, l'un israélien et l'autre palestinien. Mais les détails de la formalisation de cette formule n'ont pas fait l'objet d'un accord depuis des décennies en raison de désaccords sur la manière de mettre en œuvre cette solution et sur l'emplacement, par exemple, de la capitale de chaque État, une référence claire au différend sur Jérusalem, considérée comme le centre religieux clé des trois principales religions monothéistes : le christianisme, le judaïsme et l'islam. 

Vue panoramique de la vieille ville de Jérusalem - AFP/RONALDO SCHEMIDT

Un conflit grave

Israël est actuellement plongé dans une guerre sanglante à Gaza contre le mouvement extrémiste palestinien Hamas. Le conflit a été déclenché par la terrible attaque du Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1 200 morts, des blessés et un certain nombre d'enlèvements et d'agressions.  

Après avoir subi l'offensive, Israël a répondu en attaquant la bande de Gaza. Une guerre qui fait toujours rage et qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts, malgré la médiation internationale menée par le Qatar, l'Égypte et les États-Unis, dont les efforts diplomatiques n'ont pas encore réussi à faire cesser les combats.  

Le scénario actuel n'est certainement pas le plus approprié pour reconnaître l'Etat palestinien car Israël considère que tout soutien clair à la Palestine en ce moment servirait à réaffirmer les thèses d'une organisation considérée comme terroriste telle que le Hamas, qui a perpétré le terrible attentat du 7 octobre contre le territoire hébreu.

Soldats israéliens dans la bande de Gaza - PHOTO/Israeli Defence Forces via REUTERS

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a mis en garde les pays concernés contre les "graves conséquences" d'une telle démarche politique.  

"Israël ne restera pas silencieux face à ceux qui sapent sa souveraineté et mettent en danger sa sécurité", a déclaré Israël Katz sur le site de réseau social X, en faisant référence à l'Espagne, à la Norvège et à l'Irlande.  

"La décision d'aujourd'hui envoie un message aux Palestiniens et au monde entier : le terrorisme paie. Après que l'organisation terroriste Hamas a perpétré le plus grand massacre de Juifs depuis l'Holocauste, après avoir commis des crimes sexuels odieux dont le monde entier a été témoin, ces pays ont choisi de récompenser le Hamas et l'Iran en reconnaissant un État palestinien", a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, en faisant également référence à la République islamique d'Iran, un des principaux soutiens du Hamas dans la région et l'un des acteurs les plus déstabilisants du Moyen-Orient, connu pour son ingérence dans les affaires intérieures de plusieurs pays par l'intermédiaire de groupes affiliés tels que le Hamas en Palestine, le Hezbollah au Liban, le Liwa Fatemiyoun en Afghanistan et les Forces de mobilisation populaire en Irak.