Le gouvernement de Fathi Bashagha a annoncé le retour des vols intérieurs entre les villes de l'est et de l'ouest du pays après avoir été suspendus pendant trois semaines en raison de problèmes politiques

La Libye rouvre l'espace aérien entre ses régions orientale et occidentale

REUTERS/HAZEM AHMED - Fathi Bashagha, nommé premier ministre par le parlement, prononce un discours à l'aéroport international de Mitiga à Tripoli, en Libye.

L'espace aérien entre l'est et l'ouest de la Libye est fermé aux vols civils intérieurs depuis trois semaines en raison des divergences politiques dans le pays. Surtout après que la Chambre des représentants a désigné Fathi Bashagha pour remplacer le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibé.

Les administrations des aéroports de Maitika et de Misurata ont annoncé cette nouvelle dans deux déclarations distinctes publiées sur leurs profils Facebook respectifs. "Nous annonçons la reprise des vols intérieurs de l'aéroport international de Maitika vers les aéroports de Benina, Tobrouk et Al-Abraq". 

Al-Massar TV assure que les instructions verbales données par le bureau du Premier ministre à l'Autorité de l'aviation civile ont été suivies. Pour sa part, Bashagha a qualifié la fermeture de tout l'espace aérien libyen de "violation du droit de circulation et d'atteinte à l'autorité politique et constitutionnelle".

Stephanie Williams, conseillère spéciale des Nations unies pour la Libye, a appelé à la reprise des déplacements entre Tripoli et Benghazi, faisant valoir que la liberté de mouvement est un droit humain fondamental. "Je me joins aux Libyens pour demander aux autorités compétentes de reprendre les vols civils sans délai", a-t-elle déclaré.

C'est à Dbeibé que l'on doit cette mesure, qui a entraîné une augmentation des souffrances de la population. Le parti Libye pour tous n'a pas tardé à déposer sa plainte, affirmant que de telles pratiques constituaient une menace pour la stabilité et l'unité d'une nation touchée par une profonde crise économique et politique.

L'objectif principal de la plainte était l'ouverture immédiate de l'espace aérien car les lois nationales et les normes internationales, telles que l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme et les titres 12 et 13 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, garantissent la liberté de circulation.

Il a également demandé au bureau du procureur général d'ouvrir immédiatement une enquête sur le premier ministre sortant. Par cet acte, Dbeibé a cherché à "saper le tissu social libyen", à reprendre les discours de haine et à rétablir l'état de division subi pendant une longue période.

L'Organisation libyenne des droits de l'homme a condamné la suspension des vols civils pour le neuvième jour consécutif, affectant particulièrement les groupes les plus vulnérables. Il a également souligné la nécessité d'épargner aux citoyens le "fléau" de la confrontation entre les différentes factions politiques. 

Le retour des vols intérieurs permet d'espérer que le nouveau gouvernement pourra prendre ses fonctions de manière pacifique. Dbeibé insiste sur le fait que les tâches ministérielles ne doivent être confiées qu'à une autorité démocratiquement élue. Son mécontentement l'a conduit à prendre plusieurs décisions visant à empêcher la formation du nouveau gouvernement.

Pour ne pas se démettre de ses pouvoirs, il a de nouveau fait craindre une éventuelle confrontation armée, comme il l'a fait savoir lors de la sixième édition du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Il a souligné la relation étroite entre le déclenchement d'un conflit et le déclin de la production de pétrole et de gaz en Libye.

Outre la fermeture de l'espace aérien et de la route côtière reliant l'est et l'ouest du territoire, il a lancé un mandat d'arrêt contre Hafez Kaddour et Salha al-Toumi, respectivement ministre des Affaires étrangères et ministre de la Culture. Les deux délégués se rendaient dans la ville de Tobrouk pour assister à la prestation de serment de Fathi Bashagha.