L'attaque survient au milieu d'une offensive turque dans le nord du pays

La Russie bombarde des positions de milices alliées à la Turquie en Syrie

L'aviation russe, alliée de Damas, a bombardé mercredi des positions de milices pro-Ankara dans la province syrienne d'Idlib (nord-ouest), alors que l'arrivée de renforts turcs dans le pays arabe est interprétée comme la préparation d'une éventuelle offensive.
 
"En réponse aux attaques répétées des groupes terroristes armés soutenus par le régime turc contre les sites contrôlés par l'armée arabe syrienne dans les zones libérées d'Idlib, les forces aériennes russes ont visé les positions de ces groupes", a rapporté l'agence de presse officielle syrienne SANA.
 
Selon SANA, le bombardement a détruit un certain nombre d'abris souterrains abritant un groupe de "terroristes", ainsi qu'un nombre non précisé d'armes et d'articles utilisés pour fabriquer des drones.
 
La Russie, qui intervient militairement en Syrie depuis 2015 pour le compte du président Bachar el-Assad, et la Turquie, soutien de l'opposition, ont accepté il y a deux ans d'instaurer un cessez-le-feu à Idlib, considérée comme le dernier bastion de l'opposition dans le pays et où Damas contrôle certaines zones, principalement dans le sud.
 
Les avions russes fournissent souvent un soutien aérien aux troupes gouvernementales pendant leurs opérations et, malgré le cessez-le-feu, il n'est pas rare qu'ils effectuent des raids de bombardement à Idlib, bien qu'ils soient généralement dirigés contre des cibles rebelles dans des zones spécifiques.
 
Cette frappe aérienne contre les milices pro-turques intervient après que le dixième convoi turc à franchir la frontière ce mois-ci est arrivé hier dans le nord de la Syrie, une cargaison qui comprenait des chars, des véhicules blindés et des camions transportant des fournitures, selon l'ONG Syrian Observatory for Human Rights.
 
L'arrivée des convois ainsi que l'intensification des attaques contre des cibles kurdes ont ravivé les craintes de voir la Turquie lancer une nouvelle offensive contre le nord de la Syrie, comme le menace son président, Recep Tayyip Erdogan.
 
En mai, Erdogan a annoncé qu'une "nouvelle phase" de l'opération militaire qu'il a lancée il y a trois ans contre le nord de la Syrie serait bientôt lancée, Ankara visant à établir une "zone de sécurité" de 30 km de large le long de la frontière entre les deux nations.