La Turquie retirera ses forces en Libye lorsque d'autres le feront
Le président turc a répondu mardi dernier à la demande de la communauté internationale et des acteurs libyens de retirer ses troupes du pays. Erdogan a exprimé son engagement à ce que les troupes turques, qui selon lui forment des troupes liées au gouvernement d'accord national, quittent le pays lorsque le reste des troupes étrangères le feront.
Selon les accords de l'automne dernier, les mercenaires et les troupes étrangères présentes en Libye auraient déjà dû quitter le pays, plus précisément le 23 janvier, ce qui n'a pas été le cas. La communauté internationale insiste sur le fait que cette étape est essentielle pour que la situation se stabilise et que le nouveau gouvernement commence à fonctionner. En plus de la Turquie, la Russie et d'autres pays maintiennent des troupes sur le territoire libyen.
En plus des troupes turques et russes de la compagnie Wagner, il y a des mercenaires syriens qu'Ankara a envoyés dans le pays. Au total, on estime qu'il y a environ 20 000 combattants étrangers dans le conflit libyen, un nombre énorme qui doit être réduit pour éviter les tensions et garantir que le cessez-le-feu reste en vigueur.
Le président français Emmanuel Macron est l'un de ceux qui a manifesté son rejet de la présence turque en Libye. Le leader français a déclaré que la Turquie devrait retirer ses forces, ce à quoi Erdogan a répondu qu'elle devrait faire de même pour les pays du Sahel, en référence aux troupes déployées dans l'opération Barkhane. Le discours contre Macron a également permis d'accuser le leader français des "massacres commis par la France en Algérie et dans d'autres pays africains". Il s'agit d'un nouvel épisode entre les deux dirigeants, une confrontation rhétorique qui s'est intensifiée ces derniers mois, mais qui semble s'estomper.
Macron n'a pas été le seul. Richard Mills, le représentant des États-Unis aux Nations unies, a demandé à la Turquie et à la Russie de "commencer immédiatement à se retirer de la Libye", en faisant référence aux troupes nationales et mercenaires. Les Nations unies ont également demandé aux acteurs impliqués dans le conflit de faciliter l'action correcte du nouveau gouvernement de transition.
Le ministre des affaires étrangères de la GNA, Mohamed Siyala, a demandé l'aide des pays arabes pour assurer le départ des mercenaires de Libye. Cette demande a été formulée lors d'une réunion des ministres arabes des affaires étrangères au Caire, en Égypte. L'Égypte est, avec les Émirats arabes unis, l'un des pays qui a apporté le plus de soutien à la LNA en Libye.
L'armée nationale libyenne, l'une des parties au conflit, a exprimé son inquiétude quant à la présence de mercenaires dans le pays malgré la nomination du nouveau gouvernement. Le général Ahmed al-Mismari, par l'intermédiaire de son porte-parole, a averti que la présence étrangère "menace les accords conclus entre les factions libyennes".
Il a lui-même indiqué après l'élection du gouvernement de transition que les troupes de l'ANS seraient placées sous le commandement du Conseil de la présidence, mais que si le départ des mercenaires n'avait pas lieu, "ils agiraient". La présence étrangère est l'un des reliquats pour la Libye afin d'avancer vers la résolution d'un conflit qui a duré une décennie.