Mohamed Ould Abdel Aziz a été inculpé le 11 mars pour "détournement de fonds, blanchiment d'argent et enrichissement illicite"

L'ancien président mauritanien envoyé en prison pour corruption

PHOTO/LUDOVIC MARIN - Photo d'archive de l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le 2 juillet 2018

La justice mauritanienne a décidé d'emprisonner l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz (2008-2019) pour son implication dans une affaire de corruption durant son mandat, a indiqué une source judiciaire à Efe. 

Cette décision a été notifiée à Abdel Aziz par un juge d'instruction qui a convoqué l'ancien président mardi midi, à la demande du procureur de la République. 

La même source a expliqué qu'Abdel Aziz a été emprisonné pour avoir refusé de se présenter dimanche dernier à un poste de police pour signer, une condition qui lui a été imposée après que son assignation à résidence ait été récemment décrétée.

L'ancien président devait se présenter trois fois par semaine à un poste de police proche de son domicile, mais dimanche dernier, Abdel Aziz n'a pas respecté cette condition et s'est rendu au bureau du procureur pour protester contre l'action de la police qui lui a interdit de se rendre au poste de police, accompagné de nombreuses personnes. 

Abdel Aziz restera temporairement en état d'arrestation au siège de la Direction générale de la sûreté mauritanienne en attendant le résultat négatif du test du coronavirus que l'ancien président a subi, avant d'être envoyé dans l'une des prisons du pays, a ajouté la même source.

L'ancien président mauritanien a été inculpé le 11 mars pour "détournement de fonds, blanchiment d'argent et enrichissement illicite", dans une décision sans précédent dans l'histoire du pays. 

À ses côtés, une douzaine de hauts fonctionnaires et d'hommes d'affaires de son entourage ont également été convoqués par la justice pour les mêmes infractions, mais aucune date n'a été fixée pour leur procès à ce jour. 

La persécution judiciaire d'Aziz a commencé en décembre 2019 après la formation d'une commission parlementaire chargée d'enquêter sur les crimes économiques commis entre 2008 et 2019, une période qui correspond à son mandat présidentiel.