L'armée nord-coréenne franchit la frontière sud-coréenne pour la deuxième fois ce mois-ci
La Corée du Sud a de nouveau dénoncé une nouvelle incursion de soldats nord-coréens à sa frontière terrestre, la deuxième depuis le 11 juin. A cette occasion, selon les autorités sud-coréennes, entre 20 et 30 soldats du régime de Pyongyang ont brièvement franchi la ligne de démarcation militaire qui sépare les deux pays, tout en effectuant des travaux de construction non spécifiés sur le côté nord de la frontière.
Afin de repousser les militaires nord-coréens, l'armée sud-coréenne a procédé à plusieurs tirs de sommation, comme elle l'avait fait plus tôt dans le mois. Toutefois, les autorités sud-coréennes ne croient pas que leurs voisins du nord aient intentionnellement envahi la frontière.
L'armée sud-coréenne constate depuis longtemps une augmentation des activités de construction de la nation voisine le long de sa frontière afin d'installer des barrières antichars, de renforcer les routes et de poser des mines terrestres.
Séoul soupçonne la Corée du Nord d'étendre ses activités, qui ont débuté en avril, dans le but d'empêcher les civils ou les soldats nord-coréens de faire défection vers le Sud, Pyongyang cherchant à renforcer son contrôle sur son territoire et ses citoyens.
Ces efforts se sont poursuivis sans interruption malgré plusieurs explosions de mines qui ont tué ou blessé un nombre indéterminé de soldats nord-coréens, selon Séoul.
Ces incidents frontaliers font suite à une période particulière de guerre psychologique entre les deux pays. Tout a commencé lorsque la Corée du Nord a lancé des ballons remplis de déchets - y compris des excréments humains et animaux - en direction de son voisin du Sud.
En réponse, les Sud-Coréens ont installé des haut-parleurs géants de l'autre côté de la frontière, pour la première fois depuis six ans, afin de reprendre les émissions de propagande anti-Pyongyang. Selon l'agence AP, les émissions comprenaient des tubes de K-pop de BTS, des prévisions météorologiques et des informations sur Samsung, la plus grande entreprise de Corée du Sud. Des critiques sur le programme de missiles de la Corée du Nord ont également été diffusées.
Le régime de Kim Jong-un considère ces émissions, ainsi que la distribution de tracts civils, comme une grave provocation, car les autorités nord-coréennes interdisent l'accès aux informations étrangères à la majeure partie de la population.
Les deux Corées restent techniquement en guerre après que le conflit qui a débuté en 1950 s'est terminé trois ans plus tard par un armistice - et non un accord de paix - qui a établi une zone démilitarisée avec une ligne de démarcation militaire divisant les pays.
Poutine se rend en Corée du Nord pour la première fois en 24 ans
Dans un contexte de tensions croissantes entre Séoul et Pyongyang, le président russe Vladimir Poutine se rend en Corée du Nord pour la première fois depuis 24 ans afin de renforcer les relations bilatérales.
Avant son voyage, M. Poutine a remercié la Corée du Nord pour son "soutien fort" pendant la guerre en Ukraine. À cet égard, il convient de noter que les États-Unis et la Corée du Sud ont accusé Pyongyang de fournir à Moscou de l'artillerie et d'autres équipements militaires, très probablement en échange de nourriture, d'aide et de technologie militaire.
Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a récemment réitéré ces accusations, affirmant que la Corée du Nord aurait fourni "des dizaines de missiles balistiques et plus de 11 000 conteneurs de munitions à la Russie" en vue de leur utilisation en Ukraine. Moscou et Pyongyang le nient tous deux.
Lors de sa visite en Corée du Nord, Poutine et Kim Jong-Un devraient signer un accord de partenariat sur les questions de sécurité. En outre, comme l'a noté le dirigeant russe, les deux nations développeront "des mécanismes commerciaux alternatifs et des accords mutuels qui ne sont pas contrôlés par l'Occident, en résistant conjointement aux restrictions unilatérales illégitimes".
"Dans le même temps, nous construirons une architecture de sécurité égale et indivisible en Eurasie", a ajouté Poutine, qui se rendra également au Viêt Nam après sa visite à Pyongyang.
Il est accompagné d'une délégation comprenant le ministre russe de la Défense, Andreï Belousov, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et le vice-premier ministre, Alexandre Novak.