L'un des suspects "tentait de commettre un acte terroriste" dans un pays tiers, selon le Service de sécurité de l'État d'Azerbaïdjan

L'Azerbaïdjan arrête un groupe secret du renseignement iranien

REUTERS/DENIS BALIBOUSE - Le président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliyev

Les différends entre l'Azerbaïdjan et l'Iran concernant une éventuelle influence étrangère et l'espionnage ont atteint un nouvel épisode avec l'arrestation d'un groupe secret des services de renseignement iraniens appelé Mouvement de l'unité islamique. Selon le rapport publié par le service de sécurité de l'État d'Azerbaïdjan, le groupe armé visait à "inculquer des idées religieuses extrémistes". En outre, les membres du groupe "sont venus de différents pays à Téhéran et en Syrie pour recevoir une formation militaire et obtenir des fonds".
 
L'un des hommes détenus a été arrêté alors qu'il était en train de "préparer un acte terroriste dans un pays tiers non identifié". Des livres et des vidéos promouvant des positions extrémistes religieuses "contre les idées de développement moderne et d'État laïque" ont également été trouvés. Les forces azéries ont ainsi réussi à démanteler une cellule de renseignement privée iranienne, ramenant la controverse dans les relations entre les deux pays. La proximité de l'Iran avec l'Arménie est l'un des points de conflit qui a déjà provoqué une vague d'accusations entre Téhéran et Bakou, qui pourrait maintenant connaître un nouveau chapitre.

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En septembre, les médias azerbaïdjanais ont appelé les nationalistes azéris du nord de l'Iran à prendre leurs distances avec Téhéran. Le camp d'Ali Khamenei a répondu en accusant ces médias d'"efforts étrangers" pour attaquer le régime. Il ne faut pas oublier que la situation était déjà tendue entre les deux pays depuis l'année dernière, lorsque l'Azerbaïdjan a commencé à saisir des camions en provenance d'Iran, avec de nombreuses amendes et arrestations, ce qui a incité les troupes iraniennes à être envoyées à la frontière en invoquant l'influence israélienne sur les mouvements de l'Azerbaïdjan.
 
Le commandant des gardes-frontières iraniens, Ahmed Ali Kudarzi, a affirmé que les forces israéliennes étaient présentes dans des "zones sensibles" et effectuaient un important travail de renseignement et d'espionnage, même si Bakou a démenti à plusieurs reprises le rapprochement israélien dont l'accuse Téhéran. Il a averti les pays islamiques "de ne pas permettre cela", a rapporté la radio d'État iranienne. Ali Kudarzi a également accusé Tel Aviv de réprimer ses frontières et d'imposer des tarifs exorbitants aux véhicules lourds. Ce dernier point est lié au contrôle étroit des camions iraniens par l'Azerbaïdjan, mentionné plus haut.

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Le Service national des frontières de l'Azerbaïdjan a rejeté les accusations de présence iranienne sur son territoire, affirmant que l'Azerbaïdjan "n'a pas besoin du soutien de forces étrangères". Cela n'a toutefois pas empêché l'Iran de mener l'exercice "Kyber Raiders" en août de l'année dernière. Les responsables iraniens ont souligné qu'il s'agissait d'un exercice militaire destiné à "envoyer un message" à Israël et à ISIS. Ils ont expliqué qu'ils voulaient démontrer que Téhéran est capable et prendra les mesures nécessaires pour défendre ses frontières.
 
À l'époque déjà, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev s'était dit préoccupé par l'exercice militaire de l'Iran le long de sa frontière. Il a déclaré que c'était la première fois qu'une telle action avait lieu au cours des 30 années d'indépendance de l'Azerbaïdjan. L'arrestation d'un groupe secret du renseignement iranien vient donc jeter de l'huile sur le feu qui fait rage depuis plus d'un an et dont l'avenir ne laisse pas beaucoup de place à l'optimisme.