Marruecos y España desmantelan una célula terrorista vinculada a Daesh
Le Corps national de la police espagnole et la police marocaine ont démantelé une cellule terroriste liée au groupe Daesh composée de trois personnes qui étaient prêtes à commettre des attentats et qui cherchaient également à rejoindre ce groupe djihadiste au Sahel.
L'un des suspects arrêtés était basé dans le sud du pays d'Afrique du Nord et les deux autres à Almeria, dans le sud de l'Espagne.
Selon le Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ), les détenus étaient rattachés à Daesh et "ont manifesté leur volonté de prendre part à des opérations terroristes, à défaut de rejoindre les fiefs de Daesh dans la région du Sahel", comme le rapporte l'agence de presse officielle marocaine MAP.
Selon l'organe marocain de lutte contre le terrorisme, les détenus cherchaient à diffuser et à promouvoir des idées extrémistes afin de recruter des adeptes dans les rangs du groupe djihadiste.
L'arrestation du terroriste présumé résidant au Maroc a eu lieu dans la province de Chtouka Ait Baha, située au sud d'Agadir. Lors de la perquisition de son domicile, la police marocaine a trouvé du matériel informatique, une arme en métal, une cagoule et des manuscrits prônant l'État islamique ou Daesh.
Cette personne a été placée en garde à vue au Maroc et le Parquet en charge des affaires de terrorisme et d'extrémisme mène une enquête judiciaire sur sa personne.
Entre-temps, les deux détenus en Espagne seront également traduits devant les tribunaux afin de mener à bien la procédure d'enquête correspondante.
Selon le BCIJ, les personnes arrêtées étaient en contact avec des membres de l'organisation djihadiste dont le but est de recruter et de faciliter l'accès des adeptes à la zone sahélienne de l'Afrique, où Daesh est très présent. Daesh est actuellement à la tête d'un réseau de branches actives sur plusieurs continents, chacune disposant d'un degré élevé d'autonomie, et les dirigeants régionaux prennent des décisions en fonction du contexte de chaque zone. En définitive, Daesh fonctionne comme un réseau décentralisé de franchises armées régionales reliées par un leadership mondial. La disparition progressive des dirigeants de l'organisation terroriste, comme Abu al-Hassan al-Hashemi al-Quraishi, n'affecte pas en principe les opérations des affiliés régionaux, comme l'a souligné le diplomate Hansi Escobar dans une publication du ministère espagnol des Affaires étrangères.
Depuis la chute du califat en Syrie et en Irak, Daesh a réussi à étendre son activité à l'ensemble du Sahel, de l'Afrique centrale et de l'Est, de l'Afrique du nord, de l'Afghanistan et de l'Asie du sud-est, en profitant des conflits et des crises nationales dans divers pays abritant des populations musulmanes. L'instabilité croissante en Afrique est devenue un terrain propice aux organisations insurgées liées à des groupes djihadistes tels que Daesh et Al-Qaida.
Et face à cette activité, le travail de police anti-terroriste déployé par le Maroc et l'Espagne est vital pour la sécurité tant sur le continent africain qu'aux portes de l'Europe sur son flanc sud.
Cette opération démontre une fois de plus la bonne coopération en matière de sécurité entre les deux pays. Une collaboration qui a toujours existé au profit des deux nations et de leurs populations afin de s'attaquer à un fléau aussi dur que le terrorisme fondamentaliste, même lors de la dernière crise diplomatique entre les deux nations il y a presque deux ans.
Les relations entre les deux voisins se sont tendues lorsque le gouvernement espagnol a autorisé le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, à entrer dans le pays pour être soigné pour une grave affection respiratoire dans un hôpital de Logroño en avril 2021, ce qui a été sévèrement critiqué par le royaume marocain pour le manque d'information et de coopération du côté espagnol. La détérioration des relations s'est poursuivie par la suite avec d'autres épisodes comme le retrait de l'ambassadrice marocaine Karima Benyaich de Madrid, jusqu'à ce que l'Espagne décide de réorienter la situation afin de retrouver de meilleurs liens avec un partenaire clé comme le Maroc. Le gouvernement de Pedro Sánchez a reconnu que la proposition marocaine pour le Sahara occidental était la solution la plus "sérieuse, crédible et réaliste" pour mettre fin au conflit sahraoui. De là est née l'importante réunion à Rabat entre le roi Mohammed VI et le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, au cours de laquelle la feuille de route actuelle a été établie pour déterminer la profonde coopération et collaboration qui existe aujourd'hui dans différents domaines entre le Maroc et l'Espagne.