Le conflit sur les infrastructures du Nil Bleu en Ethiopie se poursuit

L'Égypte demande l'intervention du Conseil de sécurité des Nations unies dans le conflit des barrages

AFP/EDUARDO SOTERAS - Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD)

L'Egypte a annoncé vendredi qu'elle avait demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d'intervenir pour résoudre le conflit avec l'Ethiopie concernant le barrage controversé que le pays construit sur le Nil Bleu, après que le dernier cycle de négociations entre les deux pays et le Soudan se soit terminé sans accord.

Le ministère égyptien des affaires étrangères a indiqué dans une déclaration qu'il a demandé au Conseil de sécurité de « souligner l'importance de continuer à négocier de bonne foi (...) afin de parvenir à une solution juste et équilibrée de la question du barrage, et de ne prendre aucune mesure unilatérale ».

La note ajoute que l'Egypte a pris cette décision en raison de la paralysie des négociations « en raison des positions non positives de l'Ethiopie » et de son « manque de volonté politique » pour parvenir à un accord négocié afin que le barrage qu'elle construit n'affecte pas les deux autres pays riverains.

L'annonce du Caire intervient après l'échec de l'initiative du Soudan, qui a réussi à relancer les négociations la semaine dernière au niveau des ministres de l'eau des trois pays, bien que les pourparlers se soient terminés ce mercredi sans accord et avec encore de nombreuses divergences.

Ce cycle a été le premier à se tenir après le refus de l'Ethiopie de venir à la table du dialogue à Washington en février, où des négociations tripartites avaient lieu depuis fin 2019 avec la médiation des Etats-Unis et de la Banque mondiale.

De même, le passage de l'Égypte a lieu peu avant que l'Éthiopie ne commence à remplir le Grand barrage de la Renaissance, comme le prévoit Addis-Abeba en juillet, même s'il n'y a pas d'accord avec le Caire et Khartoum sur ce point.

Les deux pays en aval craignent que le projet n'affecte le débit du Nil sur leurs terres, qui dans le cas de l'Égypte représente 90 % de l'eau douce consommée par la nation arabe.

Dans sa déclaration, le ministère des affaires étrangères a rappelé que « l'eau du Nil est une question existentielle pour le peuple égyptien », réitérant sa volonté de poursuivre les négociations « en toute bonne foi et avec une volonté politique sincère ».

Pour sa part, le Soudan, qui a récemment penché vers la position égyptienne, a demandé mercredi dernier que les questions les plus controversées soient traitées au niveau des premiers ministres afin de parvenir à un accord sur les aspects juridiques, après les progrès réalisés au niveau technique dans les discussions menées par les ministres des ressources en eau.