L'Égypte récupère le Sénat sept ans après sa dissolution et organise des élections au plus fort de la pandémie
De mardi à mercredi, l'Egypte organise les élections du Sénat, une Chambre qui sera reconstituée pour la première fois après sa dissolution en juillet 2013. 63 millions d'Égyptiens sont appelés aux urnes. Les résultats sont attendus dans une semaine et le deuxième tour aura lieu en septembre.
Dans cette élection, marquée par les restrictions et les contrôles typiques du vote en période de coronavirus, 200 des 300 sièges sont en jeu. Sur ces 200, 100 sont élus au suffrage universel sur des listes de partis politiques et les 100 autres sur des candidats non affiliés à un parti. Les 100 sénateurs restants sont choisis par le président Abdel Fatah al-Sisi. Les candidats aux sièges de la chambre haute du Parlement sont essentiellement des partisans du chef de l'État. La chambre haute du Parlement a été abolie suite à la destitution de l'islamiste Mohamed Mursi, le premier président démocratiquement élu, lorsqu'elle a été appelée Conseil consultatif. En avril 2019, elle a été rétablie par une révision constitutionnelle qui, bien que controversée, a été adoptée par référendum avec un large soutien.
Le Sénat a peu d'influence sur la vie politique égyptienne. Les sénateurs élus ont un mandat de cinq ans et, selon la loi égyptienne, au moins 10 % des sénateurs doivent être des femmes. La mission du Sénat est "d'examiner et de proposer ce qui peut renforcer les piliers de la démocratie, soutenir la paix sociale et les fondements de la société", explique le député Mohamed Abu Hamed à l'agence AFP. Par conséquent, le Sénat, contrairement à la Chambre des représentants, n'a pas de pouvoirs législatifs et a un rôle consultatif.
Al-Sisi est arrivé au pouvoir après un coup d'État militaire contre l'islamiste Mohamed Morsi en 2013, au milieu de protestations massives contre son régime. Depuis lors, Al-Sisi a présidé une offensive sans précédent contre la dissidence. Les derniers amendements constitutionnels égyptiens ont étendu le mandat d'un président de quatre à six ans, permettant un maximum de deux mandats. Les groupes de défense des droits de l'homme ont signalé que le nombre de libertas acquises après le soulèvement de 2011 a été réduit.
Pour ce vote, les autorités ont forcé l'utilisation du masque dans les centres de vote et à l'intérieur de ceux-ci. Actuellement, l'Égypte connaît une diminution du nombre d'infections ces dernières semaines, pour un total de 95 492 cas et 5 009 décès sur un total de plus de 100 millions de citoyens.