España se ofrece a escuchar a Marruecos sobre la cuestión del Sáhara
L'Espagne et le Maroc continuent d'être impliqués dans une crise diplomatique qui n'a toujours pas de solutions tangibles, du moins à court terme. Il y a deux mois, le 18 avril, le conflit a commencé avec l'arrivée en Espagne du leader du polisario Brahim Ghali pour y être soigné pour des raisons humanitaires sans consulter ni informer le gouvernement marocain ; et plus tard, plus de 8 000 immigrants ont traversé le poste frontière qui relie le Maroc à Ceuta, sans aucune restriction de la part des autorités marocaines. Ces événements ont déclenché un conflit diplomatique sans précédent entre l'Espagne et le Maroc, à partir duquel la question de l'autonomie du Sahara occidental a relancé le débat sur la position que l'Espagne devrait prendre.
Cependant, aucune initiative n'a été prise pour tenter de remédier à la situation. Quatre semaines plus tard, les canaux diplomatiques sont toujours gelés, ce qui témoigne de la situation compliquée que traversent les deux pays.
Bien qu'il n'y ait toujours pas de discussions directes entre les deux royaumes, la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a déclaré dans une interview à La Vanguardia que l'Espagne serait ouverte à "écouter le Maroc sur le Sahara". Cette affirmation pourrait constituer un premier pas pour entamer des pourparlers visant à baliser la voie vers une entente qui rétablirait le voisinage et la coopération entre les deux pays.
Selon un communiqué publié par le ministère marocain des Affaires étrangères, Rabat a déclaré que "le fond de la crise est une question d'arrière-pensées hostiles de l'Espagne à l'égard du Sahara, cause sacrée de tout le peuple marocain". La déclaration poursuit en avouant que cette crise ne prendra fin que lorsque l'Espagne "clarifiera sans ambiguïté ses choix, ses décisions et ses positions sur la question du Sahara occidental".
L'Espagne n'a pas encore pris position et continue à maintenir le même discours que l'ONU sur la résolution sahraouie approuvée par le Conseil de Sécurité. Toutefois, la ministre a révélé qu'elle "examinera toute solution" que le Maroc propose sur le Sahara, à condition que cela se fasse dans le cadre des Nations unies. Conformément à sa proposition, Laya a souligné à La Vanguardia sa volonté de négocier une solution "en étant très claire sur le fait que ce n'est pas à l'Espagne de jouer le rôle de médiateur, puisque ce rôle devrait être joué par les Nations unies".
Dans cette ligne, González Laya s'est prononcé sur la crise actuelle en condamnant la situation qu'ils traversent en ce moment puisque nous serions "dans une crise que nous ne voulions pas du tout et dont, évidemment, nous voulons sortir le plus vite possible. Nous allons travailler pour créer un espace de confiance à partir duquel la relation pourra être réorientée. Cela requiert une grande prudence de ma part".
Cette réflexion pourrait être une prise de position sur l'entrée du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, en Espagne, une décision qui n'a pas été préalablement consultée avec le Maroc, ce qui a préparé le terrain pour ce qui allait devenir une crise qui a déjà montré les conséquences géopolitiques de ce conflit.
En ce qui concerne la position américaine et européenne sur cette crise, le ministre a souligné que "sur la question de la migration, les Etats-Unis sont très sensibles, pour des raisons qui ne sont pas difficiles à imaginer à leurs frontières. Les États-Unis veulent une immigration ordonnée, régulière et sûre". D'autre part, en ce qui concerne sa position sur l'autonomie du Sahara, González Laya a affirmé qu'"avec les États-Unis, nous sommes d'accord pour que la solution soit promue par les Nations unies. Et nous sommes également d'accord pour que cette ligne soit revitalisée, toujours dans le plus grand respect du Maroc".
De même, en ce qui concerne la diplomatie entre les États-Unis et l'Espagne, la ministre a voulu dissiper les doutes qui pourraient exister sur le fait que la relation diplomatique ait été affectée. Selon la ministre, "la relation de l'Espagne avec les États-Unis est très solide, politiquement, économiquement, commercialement et diplomatiquement (...) tout le reste n'est que bruit et exagération, la politique étrangère ne peut pas se faire sur la base d'hyperboles et d'exagérations".
Cette déclaration intervient dans les jours qui suivent le sommet de l'OTAN. Lors de la réunion, Pedro Sánchez et Joe Biden ont eu une brève conversation qui est déjà entrée dans l'histoire comme "la promenade de 29 secondes". Depuis Moncloa, il a été rapporté que la rencontre aurait lieu dans une réunion où ils discuteraient de l'immigration, de la sécurité et de la pandémie, cependant, ce qui devait être une réunion bilatérale s'est transformé en une brève conversation.
Après cet événement, la Moncloa a averti qu'"il a été question d'une réunion, le mot 'réunion' n'a jamais été utilisé, ni l'idée d'une réunion bilatérale, qui a d'autres implications diplomatiques. Il s'agissait de se saluer, d'apprendre à se connaître et de donner une image d'harmonie qui pourrait se refléter graphiquement, comme cela a été le cas. En bref, une journée très profitable et positive".
D'autre part, et après le départ de Ghali d'Espagne, le Maroc n'a pas fourni plus d'informations sur la crise bilatérale. L'Espagne commence déjà, par le biais de déclarations, à fournir des indices visant à résoudre ce conflit. A tel point que l'on pourrait dire que l'Espagne a commencé à jeter des ponts pour écouter les propositions du Maroc sur la question du Sahara. Cependant, le silence règne à nouveau entre les deux pays et les discussions sont toujours en suspens dans un climat où le Maroc n'a toujours pas répondu.