L'Europe suit les traces des États-Unis et lève les sanctions contre la Syrie
Cette décision de l'Union européenne (UE) n'est pas un cas isolé. Après la récente levée des sanctions imposées à la Syrie par les États-Unis, annoncée par Donald Trump lors de sa tournée au Moyen-Orient, le bloc européen a annoncé la levée de ces sanctions dans le but d'aider Damas à se relever après des années de crise sous le régime de la famille Assad.
Selon des diplomates européens, cette décision a été motivée par la crainte des institutions européennes que la situation en Syrie ne ressemble à celle de l'Afghanistan. Cette résolution s'inscrit dans la tendance mondiale croissante à la réduction des restrictions économiques, afin de revitaliser la vie et de permettre à la population syrienne de reconstruire son pays.
La même source a indiqué que les ambassadeurs des 27 pays membres du bloc européen sont parvenus à un consensus initial. Toutefois, les autorités ont averti que ces mesures pourraient être réimposées si les nouveaux dirigeants du gouvernement syrien ne respectaient pas leurs promesses de respecter les droits des minorités et de progresser vers la démocratie.
Ce mouvement reflète le changement de cap de l'Union européenne, après les premières mesures prises en février. La plus importante ? La levée des restrictions dans les domaines de l'énergie, des transports et des banques, ainsi que l'autorisation d'importer des articles de luxe.
La première à s'être exprimée a été Kaya Kallas, haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui a déclaré que l'Union européenne « n'avait d'autre choix que de lever les sanctions contre la Syrie ».
« Des inquiétudes subsistent quant à savoir si le gouvernement de Damas progresse de manière satisfaisante, mais je pense que nous n'avons pas le choix. Soit nous leur donnons la possibilité de stabiliser le pays, soit nous nous exposons à des résultats similaires à ceux obtenus en Afghanistan », a-t-elle ajouté. Par ailleurs, Kaya Kallas a déclaré que l'UE n'avait pas d'autre choix que de lever les sanctions contre la Syrie.
Ces sanctions ont été imposées au plus fort du Printemps arabe en 2011, puis renforcées à mesure que la situation évoluait vers une guerre civile, et encore renforcées par la loi César aux États-Unis.
En revanche, pour Assad al-Chaibani, Ministre syrien des affaires étrangères, « la levée des sanctions exprime la volonté régionale et internationale de soutenir la Syrie ». « Le peuple syrien a maintenant une occasion historique et très importante de reconstruire son pays », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Damas avec son homologue jordanien Ayman Safadi, qui a félicité son homologue syrien.
« L'objectif aujourd'hui est de tirer parti de la levée des sanctions. Ceux qui veulent investir en Syrie sont les bienvenus, ceux qui veulent coopérer avec la Syrie ne sont plus confrontés à aucune sanction », a poursuivi le ministre. « Nous pensons qu'aujourd'hui marque un moment historique dans l'histoire des deux pays et un moment très important pour l'avenir des relations entre les deux pays », a conclu le ministre syrien des affaires étrangères, Assad al-Chaibani.
Bien que l'efficacité de la levée des sanctions reste incertaine, pour l'Occident, cette décision offrirait à la Syrie la possibilité de relancer son économie, de rétablir le bien-être à tous les niveaux et de se réconcilier avec les pays voisins et la communauté internationale.