L'Iran appelle à étendre la souveraineté du régime syrien à Idlib
Le ministre iranien des affaires étrangères, Mohamad Javad Zarif, a souligné mercredi la nécessité d'« étendre la souveraineté » du gouvernement syrien sur l'ensemble du territoire, y compris la province d'Idlib, dernier bastion de l'opposition où la Turquie et la Russie ont récemment convenu d'un cessez-le-feu. Zarif a exprimé cette position lors d'une réunion télématique avec ses homologues russes, Sergey Lavrov et la Turquie, Mevlüt Çavusoglu, les trois pays qui parrainent le soi-disant processus de paix syrien d'Astana.
Selon une déclaration du ministère iranien des affaires étrangères, les parties ont convenu de « respecter l'indépendance, la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale de la Syrie, ainsi que la séparation des terroristes de l'opposition », entre autres points. Ils ont également discuté des récents événements à Idlib, de la nécessité de lever les sanctions, notamment en raison de l'apparition du coronavirus, de la situation humanitaire dans le pays arabe et du retour des personnes déplacées.
Zarif, qui a rencontré il y a deux jours à Damas le président syrien Bachar al-Assad, a demandé « l'extension de la souveraineté du gouvernement syrien sur l'intégrité territoriale du pays et la poursuite de la lutte contre le terrorisme ». Lors de sa rencontre avec al-Assad, il avait abordé « l'invasion continue de la souveraineté et du territoire de la Syrie par la Turquie », soit par « son occupation directe des territoires ou par l'augmentation du nombre de ce qu'elle appelle les points d'observation à Idlib », selon une déclaration de la présidence syrienne.
A Idlib, dernier bastion de l'opposition armée à Al-Assad, Moscou et Ankara coordonnent leurs forces avec des patrouilles communes pour éviter des combats comme ceux enregistrés en février dernier. Zarif a également dénoncé « l’agression continue du régime sioniste (Israël) contre la Syrie, qui viole la souveraineté nationale de la Syrie et menace la paix et la stabilité de la région ».
Concernant les sanctions, le chef de la diplomatie iranienne a insisté sur le fait qu'elles constituent « un sérieux obstacle à la lutte contre le coronavirus » en Syrie, où les capacités sanitaires et de diagnostic sont très limitées en raison de la guerre.
Il a donc souligné la responsabilité de la communauté internationale et des Nations unies de lever ces mesures coercitives imposées par les États-Unis, l'Union européenne et les pays arabes à partir de 2011 sur les transferts bancaires, l'industrie pétrolière, ainsi que les personnalités politiques.
Le ministre iranien des affaires étrangères a soutenu les efforts de l'ONU pour faciliter les pourparlers entre les parties syriennes dans le cadre de la Commission constitutionnelle, ainsi que l'accélération du retour des réfugiés et de l'aide humanitaire au pays arabe.
Le processus d'Astana, du nom de la capitale kazakhe où s'est tenue la première réunion en janvier 2017, est une initiative de la Russie, de l'Iran et de la Turquie, les deux premiers soutenant le régime d'Al-Assad et la Turquie en tant que soutien de l'opposition, pour rechercher une solution négociée au conflit sanglant en Syrie.
Les ministres des affaires étrangères des trois pays ont souligné la nécessité de poursuivre les consultations tripartites à tous les niveaux, notamment en organisant le sixième sommet du processus d'Astana en Iran, une fois la pandémie de coronavirus stabilisée.