Guterres appelle à une attention et une aide accrues pour les migrants

L'ONU dénonce la stigmatisation des migrants malgré leur aide dans la pandémie

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Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a dénoncé mercredi la "stigmatisation, le racisme et la xénophobie croissants" dont souffrent de nombreux migrants, malgré le rôle "héroïque" que ce groupe a joué en prenant soin des autres pendant la pandémie.

Guterres, dans un discours prononcé devant l'Assemblée générale des Nations unies, a souligné le rôle particulièrement important que les migrants ont joué en première ligne de la lutte contre le covid-19, "mettant souvent leur vie en danger pour aider les autres".

"Et pourtant, les migrants, notamment ceux en situation irrégulière, sont souvent exclus des mesures de récupération et n'ont pas accès aux services de base, qu'il s'agisse de la santé ou de la protection sociale", a déclaré l'homme politique portugais.

Selon  Guterres, aujourd'hui, de nombreuses personnes "souffrent d'une stigmatisation, d'un racisme et d'une xénophobie croissants" et beaucoup de femmes et de filles risquent davantage d'être victimes de la traite et de l'exploitation.

D'autres, en revanche, continuent d'être expulsés, souvent sans que l'on prête suffisamment attention aux risques sanitaires et aux procédures appropriées.

Guterres a fait le point sur la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations, l'accord scellé en 2018 par la majorité des pays du monde pour tenter d'améliorer la gestion de cette question et la situation des migrants.

Selon le chef des Nations unies, certains gouvernements ont pris des mesures pour protéger les droits de l'homme de ce groupe, en mettant fin à la discrimination dans les services de base, en ouvrant davantage de canaux pour la migration régulière ou en suspendant les rapatriements forcés.

"Il est impératif que toutes ces mesures deviennent la norme et non l'exception", a-t-il insisté.

Il a également demandé que des mesures soient prises contre les passeurs qui font passer les migrants par des voies irrégulières et a fait valoir que la seule façon de mettre réellement fin à ce problème est d'établir davantage de voies de migration légale.

Parmi les priorités, il a également souligné la nécessité de mettre fin aux pertes de vies humaines sur les routes migratoires, alors que plus de 50 000 personnes sont mortes au cours des sept dernières années.

"Leur mort est une source de honte collective et la prévention des pertes de vies humaines - notamment par le sauvetage en mer - est un impératif humanitaire et une obligation morale et juridique", a-t-il souligné.

 Guterres s'est exprimé lors d'une séance plénière informelle de l'Assemblée générale des Nations unies afin de commencer à préparer la première révision majeure du Pacte mondial sur les migrations, qui aura lieu lors d'une réunion entre le 17 et le 20 mai.