L'UNSMIL exprime son inquiétude face aux nouvelles tensions en Libye
La Mission spéciale des Nations unies en Libye (UNSMIL) a exprimé mardi son inquiétude face aux menaces de recours à la force dans une tentative des deux gouvernements parallèles de revendiquer leur légitimité et a appelé à une désescalade immédiate, affirmant qu'ils ne seront pas reconnus par la communauté internationale.
"L'impasse politique actuelle et tous les aspects de la crise qui touche la Libye ne peuvent être résolus par la confrontation armée. Ces problèmes ne peuvent être résolus que par l'exercice par le peuple libyen de son droit de choisir ses dirigeants et le renouvellement de la légitimité des institutions de l'État par des élections démocratiques", a déclaré l'organisme dans un communiqué.
L'UNSMIL s'est engagée à continuer à travailler avec les institutions du pays et tous les acteurs impliqués pour "remettre le processus électoral sur les rails" "dès que possible", après sa suspension sine die en décembre dernier.
Le gouvernement d'union nationale (GUN) basé à Tripoli a accusé lundi le premier ministre parallèle, Fathi Bashaga, de "l'appropriation illégale" de 3,4 millions d'euros qui auraient été transférés sur les comptes du maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle l'est du pays et surveille le parlement qui l'a nommé.
La Libye est plongée dans une nouvelle lutte pour le pouvoir depuis la nomination en février de M. Bashaga au poste de chef de l'exécutif, en opposition à Abdulhamid Dbeiba du GUN, soutenu par les Nations unies, en février 2021. M. Bashaga a tenté sans succès d'affirmer son pouvoir en essayant d'entrer dans la capitale, ce qui a entraîné des affrontements entre milices.
M. Dbeiba a continué à exercer ses fonctions de premier ministre tandis que M. Bashaga a établi son gouvernement à Syrte, dans le centre côtier du pays, et a été en contact avec les diplomates internationaux, mais n'a pas encore été officiellement reconnu.
L'UNSMIL insiste sur la tenue d'élections pour sortir la Libye de la nouvelle impasse politique et légitimer un exécutif central dans un pays marqué par des luttes de pouvoir successives et deux guerres civiles depuis la révolution de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi.