Macky Sall élit un nouveau gouvernement ouvert pour relancer l'économie du Sénégal
Après avoir dissous le gouvernement mercredi, le président sénégalais Macky Sall a formé un nouveau cabinet de 33 ministres, ouvert aux représentants de l'opposition, avec la ferme intention de relancer l'économie du pays.
Dans un communiqué officiel, Seydou Gueye, porte-parole du gouvernement, a déclaré que le nouvel exécutif « porte également la marque d'un important rajeunissement de l'équipe pour optimiser le capital humain de la jeunesse sénégalaise ». Un secteur comme celui de la jeunesse sénégalaise qui a été diminué par l'émigration vers d'autres nations en raison du manque d'emploi.
Il s'agit de la première réforme du gouvernement depuis la réélection de Macky Sall à la présidence en février 2019 et elle vise à relancer l'aspect financier national en tenant compte du « contexte actuel de la pandémie COVID-19 et de ses impacts ». Le défi consiste à « générer une dynamique constructive d'innovation, de transformation, de réalisations et de changements nécessaires pour accélérer l'émergence du Sénégal », a déclaré le porte-parole Gueye dans la déclaration officielle publiée depuis le palais présidentiel.
Avec ce mouvement politique, certains membres étroitement liés à la précédente équipe gouvernementale ont été démis de leurs fonctions et sept nouvelles personnes de l'opposition ont été accueillies pour former un exécutif qui est passé de 32 ministres et trois secrétaires d'État à 33 et quatre respectivement. Surtout, Macky Sall a effectué un grand nettoyage et « un important rajeunissement de l'équipe », comme le rapporte Seydou Gueye.
Ce gouvernement « d'ouverture et d'unité » est marqué par l'arrivée de plusieurs personnalités représentatives de l'opposition « dans la dynamique du consensus issu du dialogue politique », comme l'a expliqué Seydou Gueye. "Le gouvernement ainsi mis en place est marqué par l'ouverture politique dans la dynamique consensuelle issue du dialogue national large et inclusif", a déclaré le porte-parole de l'exécutif.
Parmi les changements les plus significatifs, l'ancien Premier ministre d'Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, remplace Aminata Touré à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Principal adversaire de Macky Sall aux élections présidentielles de 2019, où il est arrivé en deuxième position, Idrissa Seck a même été désigné comme le futur chef de l'opposition.
Ces nouvelles nominations s'accompagnent du départ de l'ancienne première ministre Aminata Touré de l'équipe présidentielle ; Mme Touré a été nommée directrice du CESE en mai 2019.
Oumar Sarr, chef du parti d'opposition libéral et démocratique, entre également au cabinet pour prendre la tête du ministère des mines et de la géologie.
Parmi les départs surprenants de cette réorganisation figurent des noms importants du gouvernement précédent, tels que le ministre des affaires étrangères Amadou Ba et le ministre de l'intérieur Aly Ngouille Ndiaye.
L'avocate Aïssata Tall Sall, qui avait initialement rejeté un rapprochement avec la coalition de Macky Sall, devient ministre des Affaires étrangères. Entre-temps, Aly Ngouille Ndiaye est remplacé au ministère de l'Intérieur par Antoine Félix Diome, l'ancien procureur adjoint au Tribunal pour la répression de l'enrichissement illicite (CREI).
D'autre part, certains poids lourds du gouvernement conservent leurs anciennes positions. Sidiki Kaba reste donc ministre des forces armées, Abdoulaye Daouda Diallo reste dans les finances et Amadou Hott dans l'économie. Mansour Faye, pour sa part, est passé du ministère du développement communautaire au ministère de l'infrastructure.
Dans le contexte actuel de la crise du coronavirus et de son impact, Seydou Gueye a indiqué que le Cabinet renouvelé imprimera « une dynamique constructive d'innovations, de transformations, de réalisations et de changements nécessaires pour accélérer le retour du Sénégal à la paix, à la sécurité, à la stabilité, à la prospérité et à l'équité sociale et territoriale ».
Macky Sall, qui dirige ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis 2012, a soudainement dissous le gouvernement le 28 octobre sans donner aucune explication à cette mesure drastique, qui a conduit à la formation du nouvel exécutif.