Le maire d'Algeciras demande un rapport sur l'accord de Gibraltar face au secret absolu

Gibraltar – PHOTO/NurPhoto vÍa AFP/NurPhoto/Álvaro Fuente
Le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares laisse entendre qu'un accord sera conclu dans les prochains jours

Dans une récente interview accordée à Atalayar, le maire d'Algésiras et sénateur du Partido Popular pour la province de Cadix, José Ignacio Landaluce Calleja, a exprimé sa surprise face aux déclarations faites par le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares Bueno, devant la Chambre basse, que les négociations, dans le cadre de la proposition adressée au Royaume-Uni par l'Espagne et l'Union européenne de transformer le Campo de Gibraltar en une "zone de prospérité partagée", se poursuivront au cours des prochaines semaines, "étant donné qu'il y a eu des progrès significatifs, en ce qui concerne les lignes politiques générales".

Dans le même ordre d'idées, Albares a demandé le soutien de l'opposition, qui a initié, à l'époque, les pactes sur le bien-être du Campo de Gibraltar, dont bénéficieront un total de 300 000 Espagnols dans la zone. L'accord permettra l'élimination physique de la clôture, la libre circulation des personnes et des biens et l'utilisation conjointe de l'aéroport et du port, sans porter atteinte à la souveraineté espagnole. 

José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères - AP/ANJUM NAVEED

Pour le président du conseil municipal d'Algésiras, Landaluce Calleja, "aucune donnée ne nous permet de contempler l'attitude de ces grandes doses d'optimisme de la part de notre gouvernement dans les négociations, sans savoir sur quoi elles se fondent". C'est pourquoi ce député du groupe populaire a demandé, à la commission des affaires étrangères de la Chambre basse, qui s'est tenue le lundi 28 avril, le rapport sur les négociations de l'accord susmentionné, compte tenu de la nécessité de savoir quels sont les points abordés et comment ils le sont. Connaître devant les médias le contenu de l'accord de Campo de Gibraltar, en bref. Savoir en quoi consiste l'accord et émettre des critères, une assistance - a-t-il même dit - "s'il y a des aspects qui pourraient nous être préjudiciables". "Nous ne savons rien. Même la Junta de Andalucía n'a pas été informée".

Bien que le responsable du Consistoire d'Algeciras comprenne que la prudence dans une négociation est une pratique habituelle et nécessaire, l'ignorance absolue l'a qualifié d'"étrange". 

Dans la liste des vicissitudes qui peuvent survenir, Landaluce Calleja a mentionné les questions du port et de l'aéroport, les aspects environnementaux et fiscaux, les impôts, le dumping, le tabac, la contrebande, l'extension des eaux espagnoles autour de la colonie de Gibraltar, l'aspiration légitime à la souveraineté partagée, la responsabilité en tant que nation avant l'entrée dans l'espace Schengen, sans oublier la façon dont sera gérée la question des retraites, et les salaires des travailleurs avec une couverture légitime. 

"Nous voulons un bon voisinage et un bon accord, mais pour les deux parties. Avons-nous la capacité d'annuler la décision si, à long terme, elle nous est préjudiciable ?"  C'est la question que se pose Landaluce.

Ceci étant, et selon le témoignage du maire de la ville d'Algeciras, le problème est que le Campo de Gibraltar ne fait pas confiance au gouvernement du Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez.

Apparemment, il y a cinq ans, le plan Campo de Gibraltar a été approuvé en Conseil des ministres, avec un apport économique de 1 000 millions d'euros d'investissement, un plan transversal qui incluait huit ministères, pour contribuer au développement économique et éducatif de la zone et, selon Landaluce, rien n'a été réalisé. "C'est une terre qui a toujours été oubliée. Demandez aux forces de sécurité de l'État espagnol. Sans cette enclave d'importance géostratégique, nous porterions encore des espadrilles en alfa", déplore le maire d'Algésiras. "Comment allez-vous négocier dans mon dos, même si vous vivez à Madrid et voyagez à Bruxelles ? Connaissez-vous la réalité et les besoins réels de mon territoire ?", conclut Landaluce dans l'entretien qu'il a accordé à notre correspondant.

Pour sa part, le maire de San Roque, député du PSOE, Juan Carlos Ruiz Boix, a également déclaré à ce journaliste qu'il était très optimiste quant à la conclusion immédiate d'un accord ferme, avant les élections européennes et celles du Royaume-Uni. 

Il reste aux fonctionnaires de l'UE à prendre note des nuances et des appréciations faites au cours de ces quatre années de négociations. Après l'accord de la Saint-Sylvestre (2020) et la collaboration d'Albares depuis 2021, ce député dit s'efforcer de veiller à ce que la formulation ne modifie pas les petits caractères, une fois qu'elle aura été transmise aux parties. En tant que membre du Congrès des députés, Ruiz Boix a eu l'occasion de jouer le rôle de médiateur lors de plusieurs auditions et a constaté que, sur les questions touchant à l'accord de Gibraltar, le ministre des Affaires étrangères, Albares, a demandé à plusieurs reprises aux autres groupes politiques de donner leur avis, "ils manquent d'informations et restent silencieux". 

Dans une négociation comme celle-ci, le chef du Conseil de San Roque a voulu rassurer et annoncer que les progrès sont positifs à tous égards. Gibraltar et le Royaume d'Espagne travaillent sur toutes les éventualités et tous les scénarios possibles, sachant qu'ils signifieront un avant et un après. Des synergies positives auxquelles nous devrons nous adapter dans une nouvelle réalité.

Carmen Chamorro, directrice du CIP/ACPE et diplômée en relations internationales et terrorisme global du SEI.