La marine renforce les compétences de ses hommes avec marfibex-21

La Sierra del Retin de Barbate et les eaux de la baie de Cadix ont été les protagonistes, ces jours-ci, de la simulation du débarquement en Normandie "D-Day", ou ce qui revient au même, de la lointaine "Opération Neptune", pendant la Seconde Guerre mondiale. Respectant scrupuleusement les protocoles sanitaires dans un scénario post-covidien, le contre-amiral Ignacio Camacho Céspedes a montré à la presse étrangère ce que sont ces manœuvres en temps réel. L'un des plus responsables, celui qui prépare ses unités dans ce déploiement naval du Marfibex, a dirigé tout un ensemble d'opérations navales, très nécessaires maintenant pour fraterniser et surtout pour renforcer les capacités de ses professionnels. 

La marine compte actuellement 20 navires en mer et 2 129 personnes naviguant loin de leurs bases.
A l'intérieur du navire d'assaut amphibie, BAA "Galicia", une fois à bord, Camacho Céspedes nous a reçus dans sa chambre avec tout son personnel. 

Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est le Marfibex, et en quoi consistent ces manœuvres d'opérations amphibies avec des forces de débarquement ?

Le déploiement naval dans ces exercices d'entraînement, qui ont duré cinq jours, est le point de départ des unités du groupe amphibie, du groupe de projection de la flotte (GRUPFLOT) et de la brigade d'infanterie de marine (BRIMAR), qui absorbe entre 900 et 1 000 soldats au total. 

Ma mission consiste à préparer ces unités telles que le porte-avions Juan Carlos Primero et le navire d'assaut amphibie (BAA), le "Galicia", ainsi que le groupe naval de plage, c'est-à-dire les vecteurs de surface ou les bateaux, qui permettent aux véhicules BRIMAR de débarquer à terre et de rembarquer ensuite le bataillon d'infanterie de marine dans la Sierra del Retín. Tout un casting de professionnels plein d'illusion, puisqu'ils ont été reportés en 2020.

Quel est le but de cette série d'exercices de formation et de préparation ?

L'objectif est d'améliorer et d'accroître les compétences des personnes qui composent ce groupe, l'intégration des unités dans les opérations amphibies, pour déplacer des forces vers la terre et l'influencer, pour maintenir la capacité de projection d'une force sur terre mais depuis la mer, -comme je l'ai dit-, pour développer les opérations d'aide humanitaire et répondre aux situations de crise. Au cours du développement de cet exercice amphibie, des activités seront menées, visant principalement à accroître l'entraînement à la conduite d'opérations amphibies et aériennes. 

Pouvez-vous me dire qui sont les forces de soutien impliquées dans Marfibex ?

Des unités telles que le LHD "Juan Carlos I", le BAA "Galicia" ; la frégate "Santa María" ; l'état-major du "Groupe amphibie et de projection de la flotte" ont participé à l'exécution. Le "Grupo Naval de Playa" (avec 5 navires LCM1-E), différents moyens aériens tels que 2 hélicoptères SH3D du 5e escadron, 2 hélicoptères AB-212 du 3e escadron, 5 avions AV8B "Harrier" du 9e escadron, ainsi que des hélicoptères HT27 "Cougar" des forces aéromobiles de l'armée de terre et du groupe d'artillerie antiaérienne I/74 de l'armée de terre, entre autres.

Quelles mesures préventives ont été prises pour mener à bien ces exercices d'entraînement, compte tenu de la participation de 1 000 soldats, hommes et femmes ?

Tous les équipages prévus pour les exercices ont pu prendre la mer et personne n'a été laissé à terre. Dans ce scénario post-Covid et en tenant compte du fait qu'il s'agit d'une victoire maritime puisque l'année dernière ils ont été reportés en raison de l'urgence sanitaire mondiale, nos hommes et nos femmes ont été soumis à un protocole strict basé sur l'administration de la première dose du vaccin astraZeneca, la quarantaine à domicile pendant huit jours, le test antigénique avant le dépistage, le masque, le gel et la distance sociale.

Les citoyens de Barbate sont résistants à la réalisation du Marfibex ?

Les citoyens savent et comprennent que notre camp d'entraînement doit être utilisé et Barbate entretient des relations fluides avec les institutions établies. Lutter pour la paix est notre vocation. De plus, grâce à ces installations, des espèces animales et végétales survivent dans la Sierra del Retín. En coopération avec les organismes d'État, nous identifions les fonds marins afin de contribuer à préserver le patrimoine subaquatique. Nous sommes responsables de la cartographie nautique en Espagne. Le message est que depuis un an et deux mois, nous ne faisons pas ces manœuvres. La gestion du Covid dans un navire de guerre, avec de petits compartiments, a été un véritable exploit. Notre idée est de poursuivre le cycle de formation qui implique un total de mille personnes en mer et sans Covid. Ce vendredi 23, le Juan Carlos Primero a accosté à la base de Rota, en attendant la prochaine mission. Nous ne pouvons pas non plus ignorer que, en vertu du code d'éthique et du droit de la mer, nous avons l'obligation de secourir et d'aider tous les immigrants et de les conduire à un port sûr. 

Quel sera l'avenir des frégates de la Marine ? Allez-vous continuer à investir dans les nouvelles technologies appliquées aux sous-marins et aux nouveaux navires ?

Nous sommes des pionniers de la technologie, tant dans nos processus de travail que dans les matériaux que nous utilisons. Il suffit de regarder le nouveau sous-marin S-81 "Isaac Peral", un submersible créé exclusivement en Espagne. Sa mise en service est prévue pour 2024. Notre travail consiste à travailler en mer.

À quoi ressemble la coopération avec les Américains dans la pratique?

L'interopérabilité pour des raisons de sécurité est le garant de très bonnes relations et nous ne sommes pas conscients de ce problème. En ce moment, nous avons un pilote de chasse Harrier américain sur le porte-avions amphibie Juan Carlos Primero, dans le cadre d'un échange avec la marine espagnole, qui contribue à la réalisation de ces exercices d'entraînement.  L'avion est le même, bien que l'Américain préfère utiliser les plates-formes de ce navire car le pont d'envol est meilleur. Nous avons une rampe qui fait décoller le Harrier. 

Quelles sont les opérations auxquelles la marine espagnole participe à l'étranger et en coordination avec d'autres pays ?

Il existe un scénario de menace vers lequel nous exportons la sécurité maritime avec nos partenaires et alliés. La marine est chargée d'assurer la formation des pays qui manquent de sécurité. C'est pourquoi nous avons des forces navales qui assurent une présence maritime permanente pour l'OTAN. Nous participons avec nos unités à l'opération Atalante, une mission de l'UE visant à lutter contre la piraterie dans l'océan Indien. De même, le Corps des Marines est présent dans les missions militaires sur le continent africain, avec un déploiement au Mali et aussi dans le Golfe de Guinée, où il y a un navire d'action maritime, le BAM "Foror", un patrouilleur dont l'activité est prévue pour une demi-année, qui alternera, en fonction de la formation, la diplomatie de défense, la sécurité coopérative et la piraterie.

Carmen Chamorro García, membre du conseil d'administration de CIP/ACPE : Diplôme en relations internationales par SEI.