Le Maroc met en œuvre une réforme sanitaire globale pour renforcer l'accès aux services de santé et leur qualité

Le Maroc préconise une réforme globale de la santé pour renforcer l'accès et la qualité des services de santé - Depositphotos
Par ailleurs, le gouvernement marocain a lancé un programme visant à augmenter le nombre de professionnels de santé 

Le gouvernement marocain, dirigé par le Premier ministre Aziz Akhannouch, a intensifié ses efforts pour moderniser le système de santé, en s'appuyant sur des piliers tels que la numérisation, le renforcement des infrastructures et l'augmentation du personnel de santé, dans le but d'offrir des services médicaux plus accessibles et de meilleure qualité. 

Dans le cadre du Programme royal de protection sociale, le Maroc élabore un plan ambitieux visant à transformer le système de santé publique en réponse aux aspirations des citoyens et conformément à la vision du roi Mohammed VI. 

À cet égard, le Premier ministre Aziz Akhannouch a souligné que la stratégie repose sur quatre piliers fondamentaux : l'activation des institutions de gouvernance, le développement continu des infrastructures, la numérisation du secteur et l'augmentation du nombre de professionnels de santé. 

Lors d'une récente réunion visant à évaluer les progrès du programme, Akhannouch a souligné l'importance de garantir un service public de santé qui non seulement réponde aux attentes des Marocains, mais qui renforce également les fondements de l'État social. Dans ce contexte, les projets en cours ont été examinés, notamment la construction, l'agrandissement et la rénovation de six hôpitaux universitaires et de 79 hôpitaux régionaux et provinciaux, ce qui permettra d'ajouter 11 338 nouveaux lits à la capacité hospitalière nationale.

Un autre axe crucial est la numérisation du système national de santé, qui se concrétisera par un système d'information intégré pour collecter, traiter et utiliser les données essentielles du secteur de la santé. Afin de garantir l'efficacité financière, il est prévu de signer un accord de collaboration entre le ministère de la Santé et de la Protection sociale, le ministère de l'Économie et des Finances et la Caisse nationale de sécurité sociale. 

Centre hospitalier à Larache, Maroc - PHOTO/ATALAYAR

Parallèlement, le gouvernement marocain a lancé un programme visant à augmenter le nombre de professionnels de la santé, afin d'atténuer la pénurie de personnel et de réformer le système de formation. Cela inclut la création de nouvelles facultés de médecine et de pharmacie à Guelmim, Errachidia et Beni Mellal.

Tayeb Hamdi, chercheur en politiques et systèmes de santé, a souligné que les programmes de santé impulsés par le roi Mohammed VI représentent une révolution sociale, en considérant la santé non seulement comme un secteur social, mais aussi comme un levier clé pour le développement du pays. Hamdi a toutefois averti que pour surmonter les défis restants, il est essentiel d'améliorer la qualité des services et d'assurer l'équité territoriale dans l'accès aux soins médicaux. 

Le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch - REUTERS/LUDOVIC MARIN

Malgré ces progrès, le plan a fait l'objet de critiques, principalement en raison du transfert du programme d'assurance maladie au secteur privé, comme l'a souligné le dernier rapport du Conseil supérieur de l'audit, qui a révélé que 74 % des dépenses facturées dans le cadre de l'assurance maladie obligatoire sont destinées au secteur privé, ne laissant que 26 % aux hôpitaux publics.

Avec la mise en œuvre de ces projets, le Maroc espère construire un système de santé plus inclusif et plus efficace, qui non seulement améliorera la qualité des soins médicaux, mais contribuera également à la justice sociale et territoriale, conformément à la vision d'un pays émergent et prometteur.