Il s'ajoute à une liste qui comprend tous les pays de l'UE et d'autres comme Monaco, la Suisse et Andorre

Le Maroc s'ajoute à la liste des pays dont les chauffeurs routiers pourront travailler sans permis espagnol

Des hommes passent devant des camions près de la frontière à Guerguerat, au Sahara occidental - PHOTO/AFP/FADEL SENNA

La dernière visite du Président du gouvernement, Pedro Sánchez, au Maroc a renforcé les bonnes relations entre les deux pays. Elle a notamment permis de sceller un accord concernant une demande marocaine datant de 2019. Désormais, les chauffeurs routiers marocains pourront circuler entre l'Espagne et le Maroc sans avoir à valider leur permis, comme c'était le cas jusqu'à présent.

Les chauffeurs routiers n'ont plus à valider leur permis

Cinq ans plus tard, le Maroc a approuvé une demande qui permettra à tous les chauffeurs routiers marocains de travailler en Espagne sans avoir à valider leur permis. Il s'agit d'une excellente décision pour les deux parties, car l'Espagne connaît depuis longtemps une grave pénurie de chauffeurs routiers, qui a également entraîné l'arrivée de chauffeurs originaires de pays tels que Monaco, la Suisse et Andorre.

Un homme conduisant un camion traverse la frontière à Guerguerat, au Sahara occidental - PHOTO/AFP/FADEL SENNA

La mesure aura un effet réciproque, permettant aux chauffeurs routiers espagnols de travailler également au Maroc. La nouvelle mesure est une extension d'un échange de permis qui existait déjà avec les permis de conduire de type B. Depuis que le Conseil des ministres a officialisé l'accord le 6 février, les permis C et C+E seront également reconnus.

Le gouvernement espagnol avait alors déclaré que "la proposition vise à éliminer les difficultés existantes pour pourvoir les postes vacants de conducteurs qualifiés dans le secteur, comme le demandent les représentants des entreprises espagnoles de transport routier, tant de passagers que de marchandises". En fait, ce sont précisément les entreprises de transport qui sont les premières à applaudir cette initiative.

Le roi Mohamed VI recevra Pedro Sánchez au Palais royal de la capitale marocaine - PHOTO/PALAIS ROYAL DU MAROC via AP

Le Maroc s'ajoute à une liste qui comprenait déjà l'UE et d'autres pays européens

Les pays de l'Union européenne bénéficient déjà de cet avantage, mais ils ne sont pas les seuls. Les avantages offerts par l'accord désormais scellé entre l'Espagne et le Maroc sont également maintenus par l'administration espagnole avec plusieurs autres pays :

  • L'Andorre
  • La Corée du Sud
  • L'Irlande du Nord
  • Le Japon
  • Le Maroc
  • Monaco
  • Le Royaume-Uni
  • La Suisse

Tous ces pays présentent certains avantages par rapport à d'autres, bien qu'ils aient conclu des accords bilatéraux de reconnaissance mutuelle, mais nécessitent une série de tests pour être validés. Normalement, des tests pratiques et théoriques sont exigés, en mettant l'accent sur les différences en termes de sécurité et d'exhaustivité de la conduite.

Un soulagement pour les entreprises de transport espagnoles

Les entreprises de transport de marchandises ont accueilli favorablement l'accord avec le royaume alaouite, en raison de la forte demande de chauffeurs routiers dans tout le pays. Antonio Pereda, responsable des opérations chez Tafatransm, a qualifié la situation de "désespérée" il y a quelques mois dans une déclaration à El Español.

Le prix des certificats n'est même pas une excuse, puisque des entreprises comme celle mentionnée ci-dessus proposent même de les payer. Le permis de conduire C1 coûte 3 000 euros, auxquels il faut ajouter les 1 200 euros du certificat d'aptitude professionnelle (CAP). La situation est telle que les entreprises sont prêtes à supporter ce coût pour recruter de nouveaux conducteurs.

Elles sont même prêtes à payer pour la formation des candidats aux postes de chauffeurs routiers : "nous sommes heureux d'embaucher des personnes avec peu ou pas d'expérience et de les former ici à partir de zéro". Surtout que le renouvellement des générations dans ce métier semble compliqué. La moyenne d'âge dans le secteur est de 47 ans, ce qui montre un manque important de jeunes professionnels dans cette profession.

Il est à espérer que ce nouvel accord avec le Maroc contribuera à renverser une situation qui étouffe les entreprises de transport en Espagne depuis un certain temps. Il permettra également à ceux qui sont déjà chauffeurs routiers d'étendre leur zone d'action au Maroc sans avoir à perdre du temps dans des procédures bureaucratiques.